Rentrée sanitaire : témoignage d’une professeure documentaliste

Bérengère est professeure documentaliste dans l’académie d’Orléans-Tours. Pour elle, la rentrée 2020 se fait sous le signe du Covid, et même si elle est déstabilisante pour tous les collègues, c’est aussi l’occasion de repenser la place du CDI dans les établissements.

Comment vis-tu cette rentrée 2020 en tant que prof doc ?

Les conditions sanitaires nous amènent à différencier notre métier du lieu dans lequel nous pouvons l’exercer. En effet, l’accueil des élèves dans les CDI, la circulation des ressources papiers ont dû être adaptées, mais cela ne doit pas nous empêcher de faire vivre notre métier en dehors de ces espaces. Je prévois de présenter les portails documentaires à nos collègues et aux parents d’élèves et j’envisage une formation à leurs usages dans le programme des premières rencontres avec nos élèves.

Penses-tu que les professeurs documentalistes sont assez pris en compte dans cette rentrée ?

On peut regretter que les CDI ne soient pas évoqués dans les mesures sanitaires prévues pour la rentrée, un protocole spécifique nous aurait rassuré, mais parfois, les règles sont mieux adaptées quand elles sont établies à l’échelle d’un établissement, en lien avec la direction, les enseignants, la vie scolaire, plutôt que de se voir imposer des règles nationales. Pour autant, en amont j’aurais apprécié d’être accompagné par nos IPR sur ces questions, tant pour l’accueil des élèves que pour la manipulation du matériel.

En revanche, la circulaire de rentrée ministérielle est intéressante, car dans les dispositifs évoqués il y en a beaucoup sur lesquels le prof doc peut s’appuyer.

Lesquels par exemple ?

La circulaire de rentrée évoque plusieurs sujets dans lesquels le prof doc peut trouver sa place : l’accompagnement des élèves avec « devoirs faits » en collège et des heures d’accompagnement en lycée, plus particulièrement pour les élèves de seconde, avec les moyens qui n’ont pas été utilisés pendant la fermeture des établissements. Ou encore le renforcement des compétences orales à travers le travail sur l’éloquence au collège, qui était expérimenté l’an dernier et la préparation de l’épreuve orale finale au lycée. Et évidemment, la certification des compétences numériques avec le programme PIX qui se met en place cette année. L’inclusion des élèves les plus fragiles dans les CDI, alors que la réduction des inégalités renforcée par le confinement est au cœur du débat éducatif, est aussi un sujet important. Je compte bien me saisir de ces leviers !

Justement, on demande beaucoup de choses aux professeurs documentalistes…

En effet, c’est le moment de faire avancer le sujet de la déduction du temps de service pour les professeurs documentalistes qui mènent des interventions pédagogiques. Et d’obtenir, comme le demande le SE-Unsa, que l’indemnité de sujétion spéciale des professeurs documentalistes soit portée au niveau de l’ISOE, notamment du fait de leur implication croissante dans l’orientation des élèves !

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