Interview de Dominique Cau-Bareille

Contrairement aux idées reçues, les enseignants jonglent difficilement entre vie personnelle et vie professionnelle. À votre avis, pourquoi ?

Dominique Cau-Bareille : Pour trois raisons principales à mon avis.

L’intensification du travail qui touche les métiers de l’enseignement, sous la forme de changements de programmes fréquents, d’une multiplication des évaluations, d’un alourdissement des tâches administratives, d’injonctions de plus en plus pressantes pour monter des projets, participe à alourdir l’activité hors présentiel des enseignants. De fait, le travail personnel qui se fait généralement au domicile prend de plus en plus de place, contaminant les soirées, les week-ends, plus globalement l’esprit des enseignants ; la sphère privée étant la variable d’ajustement pour réguler les contraintes professionnelles.

Pour les enseignants qui le souhaiteraient, les conditions de travail dans les établissements permettent rarement de pouvoir faire des préparations sur place : les salles de travail sont souvent partagées, le nombre d’ordinateurs pour travailler n’est pas suffisamment important,  l’isolement n’est pas possible, les documents et matériels pour préparer les cours ne sont pas disponibles. Les professeurs n’ont d’autres choix que de travailler à la maison, dans un environnement où ils ont également à tenir d’autres rôles sociaux : celui de parents, de responsable d’association… Dans ces conditions, le travail au domicile s’en trouve morcelé, dispatché à différents moments de la journée ou de la soirée.

Cette liberté de pouvoir travailler chez soi a comme revers une perméabilité des sphères de vie extrêmement importante qui permet difficilement de mettre des frontières entre la vie personnelle et le travail, des témoignages de collègues attestent très souvent de cette difficulté. En témoigne cette enseignante : « Je crois qu’une grosse difficulté du métier enseignant, que j’ai ressentie tout au long de ma carrière, et qui ressort au travers de discussion avec des collègues, c’est qu’on a l’impression de n’avoir jamais fini, c’est-à-dire que je suis chez moi, si je suis toute seule pour regarder un film, quasiment je ne peux pas parce que je vais toujours me dire « Ah oui mais demain j’ai ça à faire », je vais aller vérifier dans mon cartable ! Donc c’est difficile de se dire « je m’arrête à 19h » ; disons que je quitte mon bureau à 19h mais il y a toujours en arrière-plan la journée de demain, donc l’impression que l’on n’a jamais terminé. Moi, j’ai toujours apprécié de faire mon travail en grande partie chez moi parce que ça permet de s’organiser, éventuellement si l’on a à faire quelque chose dans l’après-midi, on s’arrange, on le fait à un autre moment ; mais en même temps, il y a toujours derrière la journée de demain soit parce qu’avec un élève ça ne s’est pas bien passé et on se dit « comment je vais faire demain pour rattraper le coup ! » ou pour…. C’est sans doute vrai dans d’autres professions mais ça c’est quelque chose qu’en tant que prof, je ressens beaucoup. C’est cette préoccupation permanente du travail et qui peut être fatigante, usante ». (F, 56, clg). Continue reading

Une autre évaluation, c’est possible !

Comment les enseignants sont-ils évalués en Europe ?

La quasi-totalité des pays européens pratiquent l’inspection des enseignants à titre individuel ou collectif. De très nombreux pays, dont la France, restent attachés à ce qu’elle soit conduite par «un corps de spécialistes externes à l’établissement». Selon les systèmes, les inspecteurs dépendent des autorités nationales (France) ou régionales (Allemagne, Espagne…).

Autre modalité, l’évaluation de l’enseignant peut être menée en interne par le chef d’établissement. Cette évaluation interne peut venir en complément de l’inspection mais elle est parfois la seule modalité d’évaluation existante (Pays-Bas).

Depuis le milieu des années 90, quelques pays pratiquent l’auto-évaluation des établissements. Là encore, cette évaluation peut exister seule ou en complément d’autres modalités. Elle se pratique le plus souvent en lien ou sous le contrôle d’une autorité externe.

Les années 2000 ont vu se développer de nouvelles formes d’évaluations essentiellement fondées sur les résultats. Au Royaume-Uni par exemple, il s’agit de mesurer l’écart entre un référentiel et les performances de l’école. En Estonie, en Suède ou en Écosse, les résultats des élèves aux évaluations standardisées nationales deviennent de plus en plus un critère de jugement de la performance de l’école et donc de l’équipe pédagogique. Il en est de même pour les résultats aux examens. Continue reading

Interview de Patrice Lemoine

Patrice Lemoine est Inspecteur d’académie-Ipr «établissements et vie scolaire» dans l’académie de Strasbourg.
Il est membre du Conseil national de l’innovation et de la réussite éducative.
Il commence sa carrière comme instituteur en 1981 puis se consacre à l’éducation prioritaire comme coordonnateur de Zep, chargé de mission académique, puis Ien.

À quoi sert d’évaluer les enseignants ?

Patrice Lemoine : La logique voudrait que chacun de nous réalise son travail dans le cadre donné par son employeur mais soit autonome dans l’appréciation de sa propre valeur. Ce serait une sorte d’autonomie accomplie. On voudrait tous en être capables. Mais nous n’y arrivons pas tout seuls. Nous sommes ainsi faits.

Nous avons tous besoin, non seulement de la reconnaissance de notre environnement professionnel (direction, collègues, parents d’élèves…), mais aussi de points de vue extérieurs pour apprécier notre propre activité, son impact, sa valeur ; et pour la réguler. Ce sont des données humaines, et non pas simplement des obligations professionnelles ; c’est sans doute la raison pour laquelle ce sujet est si sensible. L’évaluation ne peut atteindre ses objectifs que si la façon de faire prend en compte cette dimension humaine.

Aujourd’hui, l’évaluation des enseignants parvient-elle à remplir son rôle ?

P. L. : Sous un angle strictement institutionnel, il faut répondre que oui : les différentes opérations de gestion liées à l’évaluation du personnel sont réalisées et les contentieux sont peu nombreux. Sous l’angle de l’amélioration qualitative des pratiques, les ressentis exprimés aussi bien par les enseignants que par les différents évaluateurs, montrent que les marges de progrès sont grandes. Nous avons besoin, tous, de confiance. L’idée d’une École bienveillante ne concerne pas que les élèves, c’est un système.

Mais ce système ne progressera que si d’une part, les enseignants sont reconnus comme des experts de leur propre profession, donc comme des professionnels, sans aucun bémol et que d’autre part, les enseignants se reconnaissent eux-mêmes comme des professionnels, ce qui implique la recherche constante de l’efficience dans une approche scientifique, au même titre que les médecins ou les ingénieurs. Continue reading

Pour une mobilité professionnelle choisie…

État des lieux

L’indemnité de départ volontaire (Idv)

Le décret n°2008-368 du 17 avril 2008 a institué une indemnité de départ volontaire au bénéfice des fonctionnaires et agents non titulaires de droit public. En 2013, 248 enseignants des 1er et 2nd degrés ont bénéficié de l’Idv pour un montant moyen de 34 695 €.

Les passerelles entre l’enseignement du 1er degré et l’enseignement du 2nd degré se sont sensiblement développées ces dernières années. Ainsi en 2013, 250 professeurs des écoles ont été détachés dans l’un des corps enseignants du second degré et 40 enseignants du second degré ont accédé, par cette voie, au corps des professeurs des écoles.

Les conseillers mobilité carrière

Des conseillers mobilité carrière, après avoir été formés, ont été mis en place en 2009 dans les rectorats pour accompagner les personnels dans la définition et la réalisation de leur projet professionnel. 9700 collègues, désireux de se réorienter professionnellement, ont été reçus, parfois plusieurs fois, en 2013. Lors de la conduite des entretiens professionnels, les conseillers mobilité carrière repèrent les motivations et les compétences des intéressés, informent sur les métiers des trois fonctions publiques, constituent des viviers de personnels par référence à des types de métiers offerts par les recruteurs potentiels, proposent des plans d’action selon la situation de chaque enseignant et aident à la conception de dossiers de candidature.

Un nouveau parcours de formation est actuellement proposé aux intéressés par l’Ésen

(École supérieure de l’Éducation nationale). Il vise à travailler sur des thématiques communes tout en recherchant une individualisation de la formation et une mutualisation des ressources documentaires.

Le réseau des conseillers mobilité carrière (85 personnels) est animé par la mission de conseil en mobilité et parcours professionnels de la Dgrh qui diffuse aux enseignants les renseignements utiles au moyen d’un portail mobilité ouvert sur le site du ministère.

 

Les possibilités, vos droits

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Témoignage : bouger c’est pas si simple…

 

Marie-Annick, enseignante, a décidé de changer de métier mais veut rester au contact des élèves. Malgré sa riche expérience et les compétences acquises, elle doit recommencer tout à zéro. Aucune reconnaissance, aucune passerelle possible. Au travers de ce témoignage, notre collègue nous montre toutes les incohérences du système.

Pourquoi as-tu quitté ton métier d’enseignante ? Quels ont été les facteurs déclenchants ?

Enseignante d’Eps depuis 30 ans, j’étais fatiguée physiquement. Les cours dans le froid, dans le bruit, les démonstrations, je n’en pouvais plus. J’avais sans cesse des douleurs articulaires, à tous les niveaux, et je me suis même une fois bloquée en pleine démonstration. Il a fallu gérer, sans que les élèves ne voient vraiment le problème, et terminer le cours correctement. Cet élément a été déterminant. Il fallait que je trouve une sortie qui me permette de travailler encore pendant plusieurs années. Il me restait au minimum 12 ans à faire. Une chose cependant était sûre : je voulais garder le contact avec les élèves.

T’es-tu sentie soutenue dans tes démarches, dans ton parcours ?

J’ai commencé à étudier les différentes possibilités qui s’offraient à moi pour une éventuelle reconversion, sans trop vouloir en parler, dans un premier temps, hormis chez moi. J’étais totalement soutenue par mon conjoint, qui voyait dans quel état physique je rentrais le soir. Il m’a confortée dans ma démarche. J’ai ensuite pris contact avec la Drh du rectorat, qui m’a confortée dans le choix que j’avais en partie fait, à savoir essayer d’intégrer le corps des Cpe. Elle m’a conseillée de rencontrer l’Ia-Ipr Vie scolaire. Ce dernier a été d’une très grande écoute et d’une très grande compréhension. Il m’a encouragée tout au long de cette démarche, me conseillant de faire une année de «faisant-fonction» pour connaître réellement le métier de Cpe afin d’être certaine de vouloir l’intégrer par la voie du détachement. C’est seulement à partir de ce moment que j’en ai parlé à mon chef d’établissement, qui s’est montré lui aussi compréhensif.

Au cours de la 2e année de faisant-fonction, j’ai fait une demande de détachement, qui a été refusée. Je n’ai pas de licence puisque j’ai suivi la formation en Creps. À partir de ce moment c’est une fin de non recevoir, je dois valider une licence par la Vae, qui reste à mon entière charge, sinon c’est retour à la case départ. Seul l’Ia-Ipr Vie Scolaire me soutient en m’accordant une nouvelle année de faisant-fonction, avec l’espoir de voir aboutir mon dossier. Continue reading

Développer mes compétences professionnelles

Résultats de l’enquête « 800 000 enseignants et moi, et moi, et moi… »

Des enseignants avides de formations… utiles !

comp_legende Les enseignants ont soif de formation. Ils sont 91% à souhaiter bénéficier de formations régulières.

  • Je souhaite bénéficier de formations régulières

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Autre message sans équivoque : les enseignants estiment massivement que le travail en équipe est important.

  • Le travail en équipe est important

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Et loin des idées reçues sur une profession qui serait rétive au changement, la quasi-totalité des personnels enseignants et d’éducation est constamment à la recherche de nouvelles façons de travailler. Continue reading

Interview de François Muller

Vous dites que «Des élèves qui réussissent, ce sont des enseignants qui apprennent».  La formation continue existe, mais elle ne satisfait pas. On voit depuis peu émerger un nouveau concept, celui de développement professionnel continu. De quoi s’agit-il ?

François Muller : Le développement professionnel de l’enseignant rend compte de la manière dont il améliore son professionnalisme au travers d’expériences l’amenant à étudier systématiquement son enseignement : ateliers, rencontres professionnelles, activités de mentorat mais aussi lecture de travaux de recherche ou d’informations sur les évolutions de sa discipline.

Pendant longtemps, les enseignants recevaient une formation dans le cadre de conférences suivies d’ateliers souvent peu liées aux activités d’enseignement et d’apprentissage dans l’établissement scolaire ou dans la classe.

Ce n’est que depuis quelques années que le développement professionnel des enseignants est considéré par les experts et les décideurs politiques comme un processus de long terme offrant des occasions régulières de contacts et d’apprentissage avec les collègues mais s’inscrivant également dans une programmation systématique des activités de formation, articulées à des expériences concrètes, partant davantage des besoins et des problèmes rencontrés par les enseignants dans leur quotidien.

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Mobilité professionnelle – Besoin d’un appel d’air

Résultats de l’enquête « 800 000 enseignants et moi, et moi, et moi… »

Vous avez dit mobilité ?

«Mobilité professionnelle» est un terme polysémique. Parce que les carrières sont moins linéaires qu’auparavant, on parle aujourd’hui de «transitions professionnelles» sur le marché du travail, de «trajectoires» ou plus récemment de «parcours professionnels».

Tout changement en lien avec le travail peut-être vu comme une mobilité professionnelle : le change­ment d’établissement, de ministère, de profession, de fonctions, de secteur d’activité, d’éléments du statut (salarié/non-salarié, public/privé, qualification…), de contrat de travail, de rémunération, de lieu de travail/de vie…

Il est difficile de démêler toutes ces notions pour traduire une réalité qui est évidemment complexe. Mais pour choisir et accepter le changement, il est nécessaire de s’imaginer un ailleurs.

Trop souvent, les collègues pensent qu’au-delà de l’activité «transmission de savoirs», qui est le cœur de leur métier, ils ne savent rien faire d’autre qu’enseigner. Et pourtant…

Plus de la moitié des collègues n’imaginent pas exercer le même métier jusqu’à leur retraite, et ceci est plus prégnant chez les femmes (60%), pour la tranche 30-49 ans (65%), les Cpe (68%) et les Pe (64%).

  •  Je m’imagine exercer le même métier jusqu’à ma retraite

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Plus de 2 collègues sur 3 ne souhaitent pas quitter l’Éducation nationale.

  • Je souhaite quitter l’Éducation nationale

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45% des collègues souhaitent changer de métier. Presque un enseignant sur deux a des souhaits de mobilité. Ce souhait est plus prégnant chez les hommes (52%). Âge et ancienneté sont des facteurs déterminants. Continue reading

Une responsabilité partagée par tous

Dans le référentiel de compétences professionnelles des enseignants et personnels d’éducation figure la compétence

«s’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel».

Les personnels sont demandeurs, mais le référentiel n’engage pas que les enseignants, il engage également l’institution qui doit mettre en place les conditions indispensables au développement professionnel.

C’est sur la création de ces conditions que le SE-Unsa veut peser avec vous. Continue reading

Échos des consultations socle et maternelle

Voici les premiers échos des consultations qui seront complétés au fur et à mesure de ce que nous récolterons…

 

Envoyez-nous vous aussi vos contributions à cette adresse.

La Réunion : témoignage

Une expérience hors du commun : enseigner à Mafate

« Pour enseigner à Mafate, il faut être capable de supporter la solitude toute la semaine et ne pas être exigeant quant aux conditions de logement (on a le strict minimum dans le logement mis à disposition par la mairie et il n’y a pas de loisirs ici). Mafate étant enclavé, il faut faire au minimum 4 kilomètres pour rejoindre son poste. Je travaille à l’îlet à Bourse, îlet situé au cœur du cirque et je dois emprunter la Rivière des Galets. Quand la piste des 4×4 de la rivière est praticable, je marche 9 kilomètres. Sinon, comme en ce moment, je dois parcourir 22 kilomètres. Cela ne me gêne pas quand je rentre chez moi, c’est pour rejoindre mon poste que ça me pose problème: c’est trop long et j’arrive à l’école très fatiguée. Alors, je fais un demi tour de l’île en voiture et je ne marche que 3 heures.

J’ai en charge une classe unique de 11 élèves âgés de 3 à 12 ans (de la TPS au CM2).

Dans le Cirque de Mafate, il y a 8 écoles et une dizaine d’élèves dans 6 écoles.

À l’îlet de la Nouvelle et celle de Roche – Plate, l’école comprend 2 classes.

On y travaille du lundi 13 h au vendredi 11 h 30 et le mercredi toute la journée ; cela a toujours été ainsi car les enseignants viennent de la côte. Ils rejoignent leur poste le lundi matin et regagnent leur domicile le vendredi après-midi. Une fois par mois, tous les enseignants de Mafate se retrouvent à l’Inspection pour les concertations avec la coordinatrice des écoles de Mafate et certaines fois pour les animations pédagogiques. L’IEN nous rend visite une fois dans l’année et  vient à pied. En septembre dernier, monsieur le Recteur est venu se rendre compte de l’équipement de nos écoles accompagné de monsieur l’Inspecteur et de l’équipe de la mairie.

La mairie prend en compte nos doléances en ce qui concerne l’école et les élèves. Nous voyons aussi le médecin scolaire, le dentiste, l’assistance sociale et les gendarmes quelquefois nous rendent visite.

À l’îlet à Bourse, les parents sont formidables et toujours partants pour ce que nous proposons aux élèves. Il existe une solidarité qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Cet îlet est peu habité : moins de 50 habitants. Lorsque l’école fait une manifestation, tous les habitants répondent présent et chacun apporte son aide.

L’école est bien équipée : tableau mobile, tableau numérique, 6 ordinateurs portables, 2 photocopieurs. On a Internet avec un routeur de SFR.

J’ai 2 élèves en CM2 qui vont aller en 6ème sur la côte : l’une à la Possession,l’autre à St Paul. Elles seront dans des familles d’accueil et ne monteront dans le cirque que pendant les vacances. Le départ de ces élèves est une déchirure pour les familles qui se font du souci et se posent beaucoup de questions.

Parfois, les enfants changent de famille quand ça ne fonctionne pas.

J’ai voulu retourner à Mafate par amour de Mafate : il y a ses paysages grandioses, ses habitants réservés, accueillants et attachants si on les respecte, ses élèves qui ne sont pas blasés, qui ne demandent qu’à apprendre et qui ont de grandes possibilités. Ici, on pratique la pédagogie différenciée. Les grands s’occupent des petits, les consolent. Ici, l’enseignant apprend aussi des élèves (en ce qui concerne la faune et la flore). Ils ne sont pas timides engagent des discussions, posent des questions et font des propositions.

Les difficultés que je rencontre à Mafate : ma radio ne capte pas ; je n’ai pas de télé donc je ne suis pas au courant des actualités ; la rivière en crue m’oblige à faire un demi-tour de l’île. Parfois on n’a pas Internet.

Il y a aussi des avantages : la sérénité, le calme, la beauté du site, la gentillesse des habitants. En termes pécuniers, je dispose de 150 € pour gérer les affaires de l’école. On a l’eau chaude et l’électricité par énergie solaire.

Je ne pouvais pas retourner à Mafate tant que mes enfants étaient en bas âge. Bientôt la boucle sera bouclée pour moi : il y a trente ans, je commençais ma carrière à Mafate la Nouvelle et je vais la terminer à l’îlet à Bourse. Au début de ma carrière dans le cirque, l’école n’était pas dotée. Il n’y avait que des meubles (vieilles tables d’écoliers avec bancs incorporés, tableau noir et armoire). Il fallait mendier auprès des écoles de la côte pour avoir des manuels, des jeux . . . il n’y avait pas de coopérative scolaire. Aujourd’hui, toutes les écoles du cirque sont équipées de la même manière et la coopérative existe. Pour approvisionner le compte, nous faisons des actions : kermesse, vente de tee-shirts de l’école, de confiture maison fournie par les parents, bijoux . . . »

Témoignage de Solange

Crédit photo : Rivière des galets, cirque de Mafate par Laurent Echiniscus

 

 

Le bilinguisme : un cheval de bataille du SE-Unsa

Le SE-Unsa a toujours pensé que la langue et la culture réunionnaises devaient avoir leur place dans l’enseignement à la Réunion.

Si les débats polémiques ont laissé la place à des considérations plus pédagogiques, il n’en demeure pas moins que le combat est loin d’être terminé.

En 2001, est créé le Conseil académique pour les langues et la culture réunionnaises chargé de promouvoir les langues et les cultures régionales et leur enseignement. Ce conseil, qui devrait affirmer une volonté académique, se réunit trop rarement et selon la volonté des différents Recteurs.

En 2012, il y avait 210 enseignants habilités pour seulement 20 classes bilingues… Les choses avancent mais trop lentement par rapport à l’urgence de la situation.

Le SE-Unsa se bat pour un véritable développement de l’enseignement bilingue, pour que les petits réunionnais, grâce à une meilleure maîtrise des deux langues, puissent améliorer l’apprentissage du français mais aussi d’autres langues.

Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra

Focus sur les DOM : Enseigner dans nos départements d’Outre-mer

Nombreux sont ceux qui pensent que DOM rime avec décors de rêve, soleil et cocotiers…

Mais cette image de carte postale cache une toute autre réalité. Loin des clichés, il s’agit de donner la parole à ceux qui vivent et travaillent dans ces départements et qui attendent des réponses concrètes correspondant aux situations spécifiques auxquelles ils sont confrontés. Syndicat utile, le SE-Unsa souhaite également sensibiliser l’ensemble des collègues qui envisagent d’aller y exercer.

Les départements d’Outre-mer sont des collectivités territoriales françaises au même titre que les départements ou régions métropolitaines. Chacun de ces départements constitue une région mono-départementale, dite « région d’outre-mer » depuis la révision constitutionnelle de 2003. Les cinq Dom sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Mayotte (depuis mars 2011). Éloignés les uns des autres et de la métropole, soumis à des climats et à des conditions matérielles souvent difficiles, héritiers d’une culture forte et d’une histoire qu’il faut assumer, les Dom font partie intégrante de l’École de la République. Leur éloignement géographique ne doit être synonyme ni d’oubli ni de désintérêt.

Les fonctionnaires des DOM : des privilégiés ?
Le statut particulier des fonctionnaires qui travaillent dans les DOM a été établi à une époque où il était plus difficile d’attirer des fonctionnaires dans ces départements. Enseigner dans les DOM signifie aussi travailler en Amazonie guyanaise, entre autres, un lieu qui n’est pas spécialement paradisiaque. Ainsi, des rémunérations plus importantes, des congés majorés, une retraite majorée, la « sur-pension » dont la disparition est programmée pour janvier 2028… tous ces « avantages » sont censés attirer les vocations.

On mute en claquant des doigts ?
C’est loin d’être aussi simple ! Il faut s’inscrire en tout état de cause, dans le dispositif national de permutation (dans le 1er degré) et de mutation. Comme les autres départements français, il faut remplir un certain nombre de conditions et passer à travers le tamis du « barème » mais aussi du calibrage des emplois. Plus la demande est forte, plus les chances d’obtenir un poste sont faibles. Cependant, la Guyane ou encore Mayotte étant moins demandées que la Guadeloupe, il sera plus facile d’y trouver un poste. Si les rémunérations des fonctionnaires qui partent enseigner danslesDOM sont plus élevées qu’en métropole, il ne faut pas oublier que le coût de la vie est aussi très élevé. L’avantage est donc relatif.

Les candidats au départ peuvent obtenir des renseignements plus précis auprès des rectorats de chacun des départements qui les intéressent. Se renseigner sur www.outre-mer.gouv.fr et sur le site des académies de chaque DOM.

Vous êtes enseignant en Guadeloupe ou vous vous préparez à partir enseigner dans ce DOM, renseignez vous sur www.ac-guadeloupe.fr et n’hésitez pas à contacter les représentants du SE-Unsa par mail et à vous rendre sur ce site.

Crédit photo : Vincent H

L’École pour tous : un défi à la Réunion

Ce n’est qu’en 1946 et avec la départementalisation que l’École a commencé à se développer.

Jusqu’en 1997, l’académie était la plus mal dotée de France, mais après de longues luttes syndicales, nous avons obtenu un plan de rattrapage de 1 900 postes sur quatre ans.

Si, de facto, cela a entraîné une amélioration du taux d’encadrement, il nous faut maintenant passer à une phase plus qualitative prenant en compte nos spécificités. La Réunion reste confrontée à un taux d’illettrisme élevé : en 2011, l’Insee dénombre 116 000 illettrés dont un jeune sur sept (sur environ 850 000 habitants) et démontre que les jeunes les plus touchés sont ceux dont la seule langue parlée dans leur famille est le créole.

Pour mieux lutter contre le décrochage de nombreux jeunes, nous avons besoin de moyens supplémentaires notamment en ASH.

Le SE-Unsa et l’Unsa-Éducation militent depuis toujours pour une reconnaissance de la langue et de la culture réunionnaise afin que soient prises en compte les réalités de l’apprenant pour un meilleur apprentissage du français : des classes bilingues doivent être développées dès l’école maternelle.

Sacrifiée ces dernières années, la scolarisation des enfants de 2 ans est une priorité, il faut renverser la tendance.

 

 Jean-François RIALHE, Secrétaire départemental du SE-Unsa

 Crédit photo : DrWNaucala

 

Mayotte : témoignage d’une enseignante de Rased

« Je m’appelle F. et je suis enseignante spécialisée au sein d’un Rased à Mayotte. Il est 6h et je suis déjà en route pour me rendre dans une école à 7 km de chez moi, car à Mayotte, la circulation est très problématique le matin et le trajet ne me prendra pas moins de 50 minutes, s’il n’y a pas de travaux !

L’école commence à 7h et finit à 12H15. À Mayotte, 24% des salles de classe fonctionnent par rotations. Quand il n’y a pas assez de salles de classes pour le nombre de divisions dans une école, l’école fonctionne alors en rotation: 7h-12h15, 12h30-17h45. Selon les écoles, certaines classes ne « rotent pas », ce sont souvent les CP. Les rotations peuvent s’effectuer toutes les semaines, tous les 15 jours ou par période, il faut donc partager sa salle de classe avec un autre enseignant.

6h55, je traverse lentement le village pour éviter les gouffres qui jalonnent la route, salue les familles qui emmènent les enfants à l’école. La pluie ne va pas tarder et la chaleur est déjà étouffante.
Bonjour à toute l’équipe : 11 enseignants travaillent ce matin et autant travailleront cet après-midi. À Mayotte, plus de 50% des écoles ont huit classes voire davantage (20% en métropole). 17 écoles ont plus de 500 élèves et 3 plus de 700. Et dire qu’il manque plus de 500 salles de classe !

Je vais chercher S. dans sa classe, je travaille avec elle chaque semaine. Elle m’accueille avec le sourire : les enfants sont contents de travailler en petit groupe, ils appartiennent souvent à de grandes fratries et les mamans ont peu de temps à leur consacrer. Aujourd’hui, elle a pu se rendre à l’école ce qui n’est pas toujours possible par temps de pluie : les bangas sont construits dans les pentes qui deviennent si boueuses qu’ils ne peuvent alors plus se déplacer. Parfois, les pluies ont inondé l’habitation et les vêtements sont trempés.
Je travaille toute la matinée dans cette école. Une petite salle a été aménagée pour accueillir le personnel itinérant : maîtres de Clin (il y a un nombre important d’élèves allophones nouvellement arrivés), maîtres + (ils travaillent essentiellement sur la langue française)*, enseignants spécialisés du Rased. Il nous a fallu organiser notre emploi du temps les uns en fonction des autres, puisqu’une seule salle est disponible et ici, il y en a une ce qui n’est pas toujours le cas.
La chaleur est étouffante: pas de ventilateurs dans les salles, ni de clim bien évidemment. Cet après-midi, il deviendra insupportable d’enseigner par cette chaleur, sous les tôles, et certains élèves s’endormiront.

9h : c’est l’heure de la collation. À Mayotte, les apprentissages sont d’autant plus difficiles que nombre d’enfants arrivent le ventre vide à l’école. Certes, une collation payante est proposée aux élèves et d’autres achètent des friandises aux « mamas » qui en vendent devant les grilles des écoles mais ces encas sont souvent gras et sucrés. Le personnel de santé redoute une augmentation très significative des cas de diabète dans l’avenir. Les enfants de familles pauvres ne mangent pas et restent 5h30 le ventre vide ce qui n’aide ni à la concentration ni à l’investissement scolaire.

Pendant la récréation, un maître contractuel parle de ses difficultés à enseigner et de son manque de formation. Un autre est à la recherche de paires de ciseaux : le matériel manque cruellement dans les classes. Parfois, les écoles sont cambriolées et se retrouvent démunies. La conversation s’oriente vers les rythmes scolaires qui ne concerneront pas cette école puisqu’elle est en rotation. Mais les questionnements sont là ; se pose le souci du repas de midi car il n’y a pas de cantine à Mayotte. Se pose aussi la question de l’école coranique, quand aura-t-elle lieu et l’enfant ne risque-t-il pas de vivre alors une journée très fatigante, loin des objectifs recherchés par cette organisation scolaire ?
Les enfants livrés à eux-mêmes pendant la journée reviendront-ils à l’école l’après-midi ?

Le directeur, lui, est en discussion téléphonique avec la mairie car une fois de plus, la fosse septique déborde. Les écoles sont souvent très délabrées : il n’est pas rare de voir les fosses septiques déborder, ou de ne plus avoir d’eau dans les toilettes. Les locaux peuvent être sales, peu entretenus. Peu d’écoles respectent les normes de sécurité. Les cours d’école ne sont pas équipées.
La matinée s’achève par une rencontre avec une maman. Les familles rencontrent des difficultés dans la compréhension des parcours scolaires, et manquent de repères dans le système scolaire. Très souvent, les mères s’occupent seules de l’éducation de leurs enfants. Les fratries sont nombreuses, les mères sont dépassées, démunies et ne sont pas en mesure d’aider leurs enfants scolairement. La maman me remercie de m’occuper de son enfant, c’est touchant.

La matinée s’achève. Demain, je travaillerai le matin et l’après midi. Ainsi se succèdent les journées du lundi au vendredi, mercredi compris. »

*Beaucoup d’enfants ne parlent pas le français, ils ne fréquentent d’ailleurs cette langue qu’à l’école. Aucun enseignement de leur langue ne les aide à en comprendre la structure ce qui ne les aide pas non plus à comprendre celle du français. Le niveau scolaire est très faible, les effectifs des classes sont chargés.

Crédit photo : mwanasimba

Mayotte : des conditions d’enseignement précaires

La forte démographie est accompagnée d’une augmentation forte des effectifs scolaires, + 68 % en maternelle (64% des enfants seraient scolarisés à 3 ans) et + 8,3% en élémentaire, qui n’est pas sans poser des difficultés au niveau des infrastructures scolaires.
Certaines écoles fonctionnent par rotation en raison d’un manque de salles de classes (des élèves ont cours le matin et d’autres l’après-midi). Ce fonctionnement retarde la préscolarisation et nuit grandement aux apprentissages des élèves, donc à leur réussite scolaire, d’autant plus que pour la très grande majorité d’entre eux, le français n’est pas la langue maternelle et peut être partiellement (ou non) maîtrisée par les parents.
Les infrastructures souffrent également d’un manque criant d’équipement en matériel pédagogique et environ ¾ des écoles ne satisfont pas aux exigences des commissions d’hygiène et de sécurité.

Un département largement déficitaire en moyens humains
18% des enseignants exerçant dans le 1er degré sont des contractuels.
Mayotte souffre d’un déficit de maîtres formateurs (2.4%) qui jouent un rôle important dans la formation des collègues en formation initiale et continue des enseignants.

L’ASH en construction
Depuis quelques années, les structures, dispositifs et procédures propres à l’ASH tendent à se rapprocher des « standards » nationaux. Des structures propres à Mayotte disparaissent tandis que se développent les structures « classiques » :

o 44 Clis (+60% sur 5 ans)
o 12 Ulis (x3 en 5 ans)
o 71 ETP AVS (x5 en 5 ans)
o 50 ETP Rased
o 52 divisions de Segpa

Beaucoup de dispositifs sont récents (la Maison des Personnes Handicapées n’est créée que depuis 2010, alors qu’en métropole elles le sont depuis 2005), ce qui explique de nombreuses difficultés.
Beaucoup d’élèves sont scolarisés en Clis par défaut de places en IME, les plateaux techniques des ateliers de Segpa ne sont pas encore livrés alors que les élèves sont là, au regard des difficultés rencontrées par certains élèves, les Rased rencontrent des difficultés pour travailler dans de bonnes conditions.
Cette culture de l’aide spécialisée auprès des élèves en difficulté est également à construire au sein de certaines écoles.

Éric Hourcade, Secrétaire départemental du SE-Unsa 

Crédit photo : mariesophie Bock Digne

Martinique : témoignages

«Ce n’est pas facile tous les jours… mais je reconnais tous les efforts fournis par le syndicat pour nous aider, notamment concernant la procédure d’indemnisation. »

Sabine LOUIS-CORALIE, enseignante non titulaire 2nd degré

  «Nous avons pu conserver des postes cette année dans notre établissement grâce à l’action syndicale. C’est une chance que je mettrai à profit pour valoriser la filière bois autour de projets innovants sur la construction parasismique. »

Jérémie BOISSON, PLP génie-industriel Bois

  «J’ai enseigné la LVR pendant 3 ans. Ce fut pour moi très enrichissant et j’ai pu constater que l’enseignement du créole avait tout autant sa place que celui du français dans nos programmes du primaire. Mais, il reste encore beaucoup à faire ! »

Nathalie SAINT-LOUIS-AUGUSTIN, co-enseignante du programme « PARLER »

Crédit photo : Salim Shadid

 

Guyane : témoignages

«Je garde un excellent souvenir du fleuve à Maripasoula, les élèves sont agréables et la vie est très calme.»

Smith NOZAR, PE

 

«Le métissage culturel de mes élèves m’a permis de réajuster mes pratiques professionnelles et de les enrichir.»

Jocelyne DEFORT-VALERE, enseignante en Segpa

 

«La majorité de mes élèves sont allophones. J’ai donc suivi une formation en FLE pour être plus efficace.»

Ingrid MENCE, PLC stagiaire

 

«J’ai été affecté sur le fleuve à Grand-Santi et ne voulais pas aller aussi loin. Souvent confronté à des coupures d’eau, d’électricité et de télécommunications, je retiens le bon côté des choses, mon travail contribue au succès des élèves du fleuve.»

Ludovic MONCY, contractuel  2nd degré

Crédit photo : Jo Be

 

 

Un combat de tous les instants, combler le déficit d’enseignants

Nous luttons pour une université de qualité en Guyane qui permettra, avec l’Espé, de former sur place nos futurs enseignants.

Nous militons auprès des collectivités locales et des responsables politiques pour un accompagnement de ces étudiants dès le Bac afin d’augmenter le taux de réussite en master et ainsi avoir plus de candidats potentiels aux concours (CRPE, CAPES).

Nous avons refusé la délocalisation du CRPE proposée par le Recteur car elle n’aurait pas réglé la question du turn-over des enseignants.

Nous continuons à  réclamer l’amélioration du taux de satisfaction des permutations informatisées afin de garantir une compensation des départs. L’attractivité de notre académie est en question, l’un des leviers en est l’IGS (prime).

En attendant, nous incitons nos contractuels (20% des enseignants) à accéder à la titularisation.

 Didier Dorlipo, Secrétaire départemental du SE-Unsa

Crédit photo : Yannick TURBE

Comprendre Mayotte en quelques chiffres

  • 31 mars 2011 : accession au statut de DOM
  • Population multipliée par 3 entre 1985 et 2012
  • Natalité élevée (près de 7000 naissances en 2012) qui se traduit par une augmentation des effectifs chaque année de 2000 à 4000 élèves
  • Mayotte est le département français où la part d’étrangers est la plus importante (avant le département de la Guyane). Entre 40% et 50% de la population n’est pas de nationalité française, beaucoup d’entre eux sont en situation irrégulière.
  • 2 résidences principales sur 3 sont encore dépourvues du  confort de base(1).

Les habitats en tôle restent très présents, seul 1 sur 3 bénéficie d’un point d’eau à l’intérieur du logement, et la quasi- totalité ne dispose d’aucune installation sanitaire.

  • Parmi les 15 ans ou plus, un habitant de Mayotte sur trois n’a jamais été scolarisé (contre moins de 2 % en France métropolitaine).
  • 56 % des jeunes de 15 à 29 ans qui ont achevé leur scolarité n’ont obtenu aucun diplôme qualifiant (19 % en France métropolitaine).

 

Résultats de l’année 2013 CM2
Math Fran
Evaluations « nationales »Acquis insuffisants 58% 64%
Evaluations « nationales »Acquis fragiles 17% 16%
75% 80%
Taux de réussite (%)
DNB BAC Général BAC Techno. BAC Pro.
65.7 67.2 54.7 68.2

(1)Pour l’INSEE, un logement est considéré sans confort de base s’il ne dispose pas à l’intérieur d’au moins un équipement suivant : eau courante, électricité, WC, douche ou bain.

Crédit photo : mariesophie Bock Digne