Une autre évaluation, c’est possible !

Comment les enseignants sont-ils évalués en Europe ?

La quasi-totalité des pays européens pratiquent l’inspection des enseignants à titre individuel ou collectif. De très nombreux pays, dont la France, restent attachés à ce qu’elle soit conduite par «un corps de spécialistes externes à l’établissement». Selon les systèmes, les inspecteurs dépendent des autorités nationales (France) ou régionales (Allemagne, Espagne…).

Autre modalité, l’évaluation de l’enseignant peut être menée en interne par le chef d’établissement. Cette évaluation interne peut venir en complément de l’inspection mais elle est parfois la seule modalité d’évaluation existante (Pays-Bas).

Depuis le milieu des années 90, quelques pays pratiquent l’auto-évaluation des établissements. Là encore, cette évaluation peut exister seule ou en complément d’autres modalités. Elle se pratique le plus souvent en lien ou sous le contrôle d’une autorité externe.

Les années 2000 ont vu se développer de nouvelles formes d’évaluations essentiellement fondées sur les résultats. Au Royaume-Uni par exemple, il s’agit de mesurer l’écart entre un référentiel et les performances de l’école. En Estonie, en Suède ou en Écosse, les résultats des élèves aux évaluations standardisées nationales deviennent de plus en plus un critère de jugement de la performance de l’école et donc de l’équipe pédagogique. Il en est de même pour les résultats aux examens.

De plus en plus, l’évaluation des enseignants oscille entre le collectif et l’individuel. En Belgique (communauté flamande) et en Roumanie, les inspections individuelles ont évolué au profit des évaluations de l’équipe enseignante. L’Estonie et Malte ont directement mis en place un modèle de contrôle collectif.

Source : Étude «Responsabilités et autonomie des enseignants en Europe», Eurydice, 2008
 

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Évaluation rénovée : confiance restaurée

Rester sur des relations hiérarchiques entachées d’indifférence ou de ressentiment n’est pas satisfaisant. Se contenter d’inspections/sanctions en espérant faire évoluer les pratiques pédagogiques   ne concourt en rien à l’amélioration de l’efficacité du système éducatif. Avec vous, le SE-Unsa veut porter l’exigence d’une évaluation rénovée.

Concentrer l’évaluation sur l’amélioration des compétences professionnelles

Réduire à une note l’évaluation professionnelle empêche l’échange autour de l’évolution des pratiques. Tant que le système actuel d’inspection/notation et de la double notation dans le 2nd degré ne sera pas abandonné, aucune évolution notable ne sera possible. Il est donc nécessaire de le supprimer.

En dépassant le contrôle tatillon et l’infantilisation, et en modifiant le rapport évaluateur/évalué, l’inspection pourra alors devenir un moment de construction commune.

Prendre en compte les réalités du métier

L’enseignant n’est pas seul avec les élèves. Il s’inscrit dans une dynamique collective, des partenariats multiples et assume de nombreuses tâches. Toutes ces dimensions doivent être prises en compte et, en plus d’une évaluation en situation d’enseignement, une évaluation de l’équipe éducative est nécessaire.

Développer l’accompagnement

L’évaluation doit être utile à l’enseignant et l’aider dans l’exercice de son métier. Il s’agit bien de perfectionner les pratiques individuelles afin d’améliorer l’efficacité du système, la réussite des élèves. L’évaluation doit se concentrer bien plus sur l’activité et les processus d’apprentissage des élèves. Il s’agit de mesurer l’efficacité de telle ou telle activité, la réponse apportée à une possible difficulté d’apprentissage. L’échange pourra alors se nouer autour de l’adaptation des pratiques professionnelles pour englober une véritable dimension formative, en privilégiant une évaluation plus régulière.

S’appuyer sur la professionnalité des enseignants

L’adhésion des enseignants est la condition indispensable à l’évolution des pratiques profes- sionnelles. Contrôler, contraindre ne sert à rien. Il faut au contraire chercher à associer l’enseignant à son processus d’évaluation. Nos collègues sont évidemment capables d’action réflexive. Ils savent analyser leurs pratiques, les ajuster en fonction des élèves. Cette compétence doit être valorisée et une dimension d’auto-évaluation est nécessaire dans le processus.

Évaluation individuelle, évaluation collective, auto-évaluation, ce processus ne trouve son sens que par un dialogue interactif et constructif avec les évaluateurs. Reconnaître l’expertise des enseignants, leur redonner confiance passe par un échange qui permet de «réfléchir ensemble». Un entretien professionnel mené par le supérieur hiérarchique doit alors achever le processus d’évaluation en donnant des conseils et en répondant aux besoins en formation.

 

 

 

 

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