Pascale, CPE en collège, s’est donnée les moyens de se former au secourisme dans la 2ème partie de sa carrière. Son but ? faire bénéficier de ses compétences un maximum d’élèves et d’adultes de son établissement. Un axe original de l’éducation à la citoyenneté !
1) Qu’est ce qui est à l’origine de ton désir de développer des compétences en tant que formatrice dans le domaine du secourisme ?
Il y a maintenant 6 ans , je me suis lancée dans cette aventure. Suite à un article sur le nombre de décès dus à des accidents domestiques, l’idée m’est venue de suivre cette formation . En effet, aujourd’hui, en France, des dizaines de milliers de personnes sont victimes d’accident de la vie quotidienne, de la route, d’incendies ou de risques majeurs. Mon intérêt personnel pour cette formation s’est ensuite transformé en intérêt professionnel car au sein de mon établissement , 2ème collège de notre académie aucun adulte ne possédait ce monitorat et trop peu le PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1).
Si chaque individu savait alerter le service de secours adapté et effectuer les premiers gestes indispensables, le nombre de personnes décédées serait considérablement réduit .
Je tiens à ajouter que nous sommes trop peu d’adultes formés. Cette lourde formation de minimum de 50 heures a dissuadé plusieurs candidats.
2) Quels sont les liens que tu vois entre cet engagement et le métier de CPE ?
Notre métier est un engagement quotidien ,un métier de partage. Notre mission éducative est d’accompagner tous ces jeunes tout au long de leur scolarité .Les relations et contacts collectifs avec des élèves les dirigeront vers la responsabilisation. Apprendre à porter secours, à protéger autrui les conduiront à respecter au quotidien les consignes de sécurité. Participer à la transmission d’un nouveau savoir et savoir-être est un challenge passionnant. Leur apprendre les techniques de secours et les conduites à tenir, avoir un autre contact avec les élèves est un défi à relever et je l’ai fait.
Cette formation se construit à partir de situations d’apprentissage qui s’ancrent dans les programmes, s’exercent dans la vie scolaire et prennent pleinement sens dans la vie quotidienne des élèves. C’est ainsi, que toutes les personnes intervenantes pourront contribuer efficacement à ce que les élèves adoptent progressivement des comportements de citoyens responsables.
N’est-ce pas le métier de CPE ? Aller plus loin, rechercher l’inconnu…
Très peu de CPE dans l’académie sont formés. Combien ont le PSC1 ? Il serait intéressant de connaître le nombre au niveau national.
3) En quoi cette mission s’inscrit-elle dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté ? du socle commun ?
Dans le cadre du CESC, les textes officiels prônent une sensibilisation à la prévention des risques, marquent l’importance accordée à l’acquisition par les élèves, de savoirs et de comportements nécessaires pour prévenir une situation de danger, se protéger et porter secours.
En ce qui concerne les compétences du socle, l’Éducation à la responsabilité doit permettre aux élèves, futurs citoyens ou citoyens, de développer des analyses lucides, des attitudes prudentes et des démarches solidaires .
4) Quels sont les compétences visées dans l’exercice de cette activité ?
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Assurer la sécurité, avoir une connaissance des risques majeurs, des mesures de prévention, de protection.
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Transmettre les informations aux services de secours adaptés
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Savoir pratiquer les gestes de premiers secours
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Développer les compétences civiques et solidaires, avoir le sens de la responsabilité individuelle et collective à partir de situations concrètes et intelligibles.
Les contenus disciplinaires offrent un point d’ancrage pour conduire une éducation à la santé et à la citoyenneté.
– Avoir une connaissance de son bassin d’habitation
5) Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre ?
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7 heures pour 10 élèves seule, c’est très difficile à tenir surtout avec un seul jeu de mannequins
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Matériel : bien travailler avec les services intendance, c’est indispensable pour avoir le bon matériel qui est onéreux. Certains établissements mutualisent mais c’est très compliqué pour la réservation et l’entretien.
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Les partenaires extérieurs à l’Éducation Nationale (SDIS, Sécurité Civile, Croix Rouge…) sont des organismes à prestations facturées, impossible pour beaucoup d’établissements de petite taille.
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L’Éducation Nationale forme chaque année de nombreux moniteurs mais en ce qui me concerne, je suis toujours seule et c’est parfois compliqué de gérer la formation que j’aime avec mon emploi du temps de CPE que j’aime également.
6) Quelles différences majeures vois-tu entre une formation adressée aux élèves et une adressée aux adultes ?
Pour l’instant, je n’ai pas formé d’adultes. Ceci est prévu pour 2015.
Les adultes se rapprocheront certainement plus de leur vécu et leur intérêt sera différent.
Parfois, les élèves ont du mal à effectuer les cas concrets (ce qui permet la validation de la formation)
Cela sera plus simple avec les adultes qui imagineront le scénario plus sérieusement.
Cette formation doit se faire sur la base du volontariat.
7) Y a-t-il des nouveautés envisagées en 2015 ? De nouveaux partenaires sont-ils amenés à se mobiliser autour de cet objectif ?
Chaque année , une journée de recyclage est obligatoire pour garder le monitorat et c’est à cette occasion que nous évoquons les nouveautés.
Le contenu et l’aspect pédagogique ont été modifiés en 2012 . La durée est toujours de 7 heures par groupe de 10 élèves pour un moniteur.
Pascale DROUHIN
Crédit photo : Service photo, photothèque