Après les années lycée, vous vous dirigez vers des études universitaires en musicologie et vous suivez des cours au conservatoire de Metz. Qu’est ce qui est à l’origine de votre passion pour le Violoncelle ? Qu’avez-vous ressenti après l’obtention de votre certificat de fin d’études lié à la pratique de cet instrument ?
Depuis toute petite, j’ai été baignée dans la musique. Lorsque j’ai dû choisir un instrument, mon choix ne s’est pas tout de suite porté sur le violoncelle. Finalement, il est devenu mon instrument de prédilection. Grâce aux cours du conservatoire et à l’intégration d’un groupe de musique à l’âge de 14 ans, j’ai appris à apprivoiser mon violoncelle en m’émancipant de la pure interprétation d’œuvres musicales. J’ai joué d’autres styles, rencontré d’autres musiciens qui m’ont permis d’élargir mon répertoire. Je ne suis pas une virtuose mais je prends plaisir à jouer et à chanter en essayant de transmettre des émotions. C’est pourquoi, l’obtention de mon certificat de fin d’études m’a beaucoup émue et rassurée quant à mes capacités musicales.
Vous poursuivez votre parcours à la Faculté de Strasbourg en tant qu’étudiante dans un centre de formation des musiciens intervenants. Qu’avez-vous envie de retenir de ces 2 années sur les plans artistique, pédagogique et humain ?
J’ai eu la chance de pouvoir intégrer à 20 ans le CFMI (Centre de Formation de Musiciens Intervenants) de Sélestat. Ce fût deux années extraordinairement riches en enseignements pédagogiques et musicaux. Ce sont deux années plutôt intenses pendant lesquelles nous alternons les cours, les formations et les stages sur le terrain avec les écoles primaires et maternelles ce qui m’a permis de développer certaines compétences musicales et d’échanger avec différents musiciens professionnels, les intervenants et les professeurs du CFMI et les enseignants des écoles maternelles et primaires avec lesquels nous entretenions un partenariat précieux.
Vous avez enseigné dans des écoles de musique en Alsace et vous vous êtes investie dans des stages musicaux pendant la période estivale. Pouvez-vous nous parler des créations musicales pour jeune public auxquelles vous avez participé ? Avec le recul, quelles évolutions avez-vous perçu dans votre pratique professionnelle au fil des semaines ?
J’ai effectivement eu plusieurs casquettes dans l’école de musique pour laquelle je travaillais comme beaucoup d’autres professeurs. J’ai enseigné le violoncelle, le chant choral, le solfège, l’éveil musical, … cela m’a permis de balayer plusieurs domaines de compétences et d’enrichir les apprentissages pédagogiques que le CFMI m’avait dispensé.
Participer à la création de spectacles musicaux a fait partie de mon développement professionnel du côté de la scène. Encore une fois, j’ai rencontré des gens formidables avec lesquels j’ai partagé des moments musicaux et amicaux intenses et qui m’ont permis d’évoluer autant dans mon métier qu’à titre personnel. Pour donner un exemple, quand j’étais au conservatoire, les morceaux d’examen étaient à savoir par cœur, c’’était obligatoire. C’était à chaque fois une grande source d’angoisse pour moi car je redoutais le trou de mémoire. Et plus j’y pensais en jouant, plus ça arrivait, c’était un vrai cercle vicieux ! Grâce au CFMI et aux personnes que j’ai rencontrées pendant mes années de musiciennes, j’ai appris à travailler des morceaux et des chants sans partitions, seulement par transmission orale et j’ai développé mon jeu d’improvisation, chose qu’au conservatoire j’étais incapable de faire car ce n’était pas la même méthodologie d’apprentissage.
De la musique de chambre au théâtre, il n’y a qu’un pas ! Vous le franchissez allègrement en rejoignant les cours Florent. Pourquoi ce basculement vers un autre domaine artistique ? Quels principaux enseignements en avez-vous retiré ?
J’ai toujours été attirée par l’univers du théâtre. Plus jeune, j’ai fait partie pendant quelques années d’un atelier théâtre qui se nomme l’Atalante à Château-Thierry dans l’Aisne, ma ville natale. J’ai également rejoint une troupe amateure en Alsace lorsque j’y ai fait mes études au CFMI. Le théâtre a toujours plus ou moins était présent en filigrane dans ma vie et j’ai voulu franchir une étape en passant le concours d’entrée aux Cours Florent. J’y ai beaucoup appris notamment grâce aux professeurs que j’ai pu rencontrer même si je ne suis pas allée au bout de ma deuxième année pour des raisons personnelles. J’y ai rencontré des personnes formidables avec qui je suis encore en contact aujourd’hui et qui pour la plupart ont continué l’aventure. Avoir fait du théâtre m’aide aujourd’hui à dissocier ma fonction de CPE de celle que je suis au quotidien. Nous jouons en quelque sorte un rôle qu’il faut tenir pendant toute une année. C’est une longue pièce qui contient plusieurs actes !
Vous exercez ensuite la fonction d’Assistant d’Education dans un collège de Moselle. Quelles sont les responsabilités qui vous ont été confiées ? En quoi cette expérience vous a-t-elle donné envie de devenir CPE ?
J’ai exercé la fonction d’AED pendant 4 ans dans cet établissement. Quatre années formidables durant lesquelles j’ai travaillé avec des personnes complètement investies dans leur métier. C’était un collège très actif notamment au niveau du Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté (CESC). Beaucoup de choses étaient proposées aux élèves et beaucoup d’entre eux étaient investis dans différents projets. J’ai eu la chance, entre autres, d’être nommée par ma cheffe d’établissement référente à l’égalité filles/garçons ce qui m’a permis de mener quelques actions en partenariat avec la référente académique de Nancy-Metz. J’ai pu pendant 4 ans m’imprégner de cette ambiance de travail et observer le fonctionnement d’un EPLE (Établissement Public Local d’Enseignement). J’étais membre du Conseil d’Administration et assistait également aux commissions éducatives et aux conseils de discipline. J’ai pu me rendre compte de mon évolution quant à ma capacité à interagir avec les élèves et leurs parents. Je me suis rendu compte à quel point l’adolescence était une période terriblement complexe au sein d’un établissement scolaire et, en tant que personnel éducatif, nous avons un rôle très important à jouer. Ce qui est très passionnant et vertigineux à la fois. Ce sont toutes ces choses qui m’ont donné l’envie de devenir CPE.
Depuis la rentrée 2021, vous occupez un poste de CPE contractuel dans un collège rural de Haute-Saône. Quelles ont été vos motivations pour postuler ? Comment vivez-vous cette découverte du métier, avec les enseignants, avec la direction, avec les AED ?
Après cinq années en tant qu’AED et pour les raisons que j’ai évoquées précédemment, j’ai eu la très forte envie de passer une étape dans mon parcours professionnel et d’avoir l’opportunité de continuer à découvrir sur le terrain ce métier de CPE avec comme ligne de mire le concours interne.
Grâce à l’aide du CPE du collège de Faucogney, que je remercie au passage très chaleureusement, et à un beau concours de circonstance, j’ai eu la chance de décrocher un poste de contractuel dans l’établissement de Melisey pour une année complète alors que je postulais pour être Assistante d’éducation dans l’académie de Nancy-Metz.
La découverte du métier est déstabilisante et passionnante à la fois. L’année dernière, je n’étais encore qu’AED et me voilà de l’autre côté de la barrière avec, pour toute expérience, 5 années de surveillance et d’accompagnement des élèves. Le changement de statut implique beaucoup de choses en commençant par la place que l’on occupe au sein d’une équipe de vie scolaire. J’ai eu encore une fois la chance de tomber sur des personnes très accueillantes et bienveillantes autant dans mon équipe, que dans l’équipe de direction et parmi les enseignants. Le Principal de l’établissement a lui aussi pris ses fonctions en septembre sans CPE jusqu’au début du mois d’octobre. Il a été très soutenu par l’équipe en place, ce que j’ai ressenti également quand j’ai rejoint le collège de Mélisey. J’en profite pour leur adresser un grand merci !
Natalia KLEIN