Vous débutez vos études universitaires par un DUT carrières juridiques. Quelles ont été les temps forts et les grands enseignements de cette formation ?
Cette formation était principalement basée sur l’enseignement du droit. Les enseignements dispensent un solide bagage juridique, complété par une bonne connaissance de l’entreprise et de son environnement. L’étude du droit m’a permis d’acquérir des compétences notamment en droit des familles, en droit civil ou encore droit pénal qui me sont utiles au quotidien et notamment pour le métier de CPE. Cela m’a également permis de me familiariser avec le système juridique français, les lois et la manière de s’informer. J’ai bénéficié également de cours de communication où j’ai pu apprendre à animer des débats mais aussi à prendre la parole face à un auditoire. Ce furent vraiment des études enrichissantes, intéressantes et dans lesquelles je n’hésite pas à me replonger régulièrement dans la vie courante lorsque j’ai besoin de réponses à mes questions.
Vous vous orientez par la suite vers le domaine de l’immobilier en décrochant une licence puis un poste de négociatrice dans ce domaine. Quelles étaient vos motivations pour rejoindre ce secteur d’activité ? Pourquoi avoir décidé de le quitter ensuite ?
Cette décision fut le fruit du hasard. Ma curiosité m’a amenée à effectuer un stage au sein d’une agence immobilière en fin de DUT pour connaître les métiers de l’immobilier. À l’issue de ce stage de 6 semaines, le directeur de l’agence m’a proposé un poste en alternance pour la rentrée. Ce poste reposait sur un projet : l’ouverture d’un service dont je serais responsable et que je devais développer pendant une année. J’ai donc accepté cette proposition que j’ai perçue comme une réelle opportunité professionnelle. Quelques mois plus tard j’étais aux commandes de ce service en même temps que j’effectuais ma licence professionnelle. Après l’obtention de ma licence, j’ai signé un CDI avec cette agence afin de poursuivre le projet et de le développer davantage. Au bout de deux années à exercer ce métier et une fois mes objectifs atteints, j’ai décidé de changer d’horizon car je ne me retrouvais pas dans les fonctions commerciales que j’exerçais. La réalité de ce métier réside plus dans la compétition et dans les ventes qui doivent se faire nombreuses plus que dans la prestation de services pour satisfaire les clients. Je trouve que le côté « humain » se perd beaucoup dans cette profession et c’est dommage. Ce qui me satisfaisait dans ce métier était le contact et le sourire de mes clients lorsque j’arrivais à satisfaire leurs besoins et non pas le côté compétitif, rendement et rentabilité qui avait fini par prendre le dessus (au détriment de la clientèle parfois).
Vous entrez à l’INSPÉ en septembre 2019 afin d’y préparer un Master MEEF et le concours externe de CPE. Sur quoi repose votre projet d’intégrer alors le service public et l’Éducation nationale en particulier ? En quoi pensez-vous que votre personnalité et vos centres d’intérêts sont en phase avec le métier de CPE ?
En 2016, j’ai effectué un stage de 4 semaines à la brigade des mineurs de Marseille. Cela m’a permis d’être face à la maltraitance et la délinquance juvénile. Ce fut pour moi l’occasion d’être à l’écoute de jeunes en difficultés et d’apprendre à gérer au mieux les situations difficiles. J’ai ainsi compris que l’éducation a de multiples fonctions et constitue la base du développement de notre société. Comme le disait Kant, « l’homme ne peut devenir homme que par l’éducation ».
Ainsi, lorsque j’ai compris que je ne voulais pas faire de l’immobilier mon avenir, j’ai pris le temps de réfléchir, et de faire le point sur mes précédentes expériences (dont celle-ci) et mes aspirations. Pendant une année entière, mon projet d’intégrer l’Éducation nationale a mûri. Le métier de Conseillère Principale d’Éducation me paraissait être le plus adapté à mes envies et ma personnalité. Je suis de nature dynamique et organisée. J’aime le côté relationnel de ce métier qui représente un vrai moteur pour moi. Mon sens de l’écoute et ma réactivité pourraient être des atouts pour réussir dans cette profession. De plus, le travail en équipe, dont j’ai pu mesurer les effets dans mes expériences professionnelles précédentes, est une véritable motivation pour moi.
Votre non-admission au concours 2020, pour seulement quelques points, est loin de vous décourager. Ainsi, vous avez déposé auprès du rectorat une candidature pour un poste de CPE contractuelle à mi-temps. Que pensez-vous pouvoir apporter à un établissement ? Qu’attendez-vous exactement de cette expérience ?
En effet, mon échec au concours a été difficile à accepter mais j’ai préféré rebondir pour ne pas laisser le découragement triompher. Ma détermination à m’engager dans ce métier est toujours présente et je suis impatiente de l’exercer. Mon cursus universitaire ainsi que le stage en responsabilité effectué en lycée professionnel en novembre 2019 m’ont permis d’acquérir des connaissances du système éducatif français ainsi que des compétences en termes de pédagogie et d’éducation. Force de propositions dans la politique éducative, je saurai mettre toutes mes compétences au service d’un établissement et m’investir totalement dans cette fonction.
J’attends de cette expérience d’en apprendre davantage sur le métier de CPE et la réalité du terrain. Ce sera l’occasion pour moi de mettre en place des projets avec les élèves et de démontrer mes capacités à assurer le suivi individuel et collectif des élèves. Sans oublier le travail en collaboration avec les familles et les autres partenaires extérieurs.
Lors de votre future carrière de CPE, avez-vous une préférence pour exercer dans tel ou tel type d’établissement ? En externat ou en internat ? Pourquoi ? Diriez-vous que l’exercice du métier de CPE est comparable d’un établissement à l’autre ?
Aujourd’hui, je pense que toute expérience est bonne à prendre. Quel que soit l’établissement, je serais ravie d’y exercer. La présence d’un internat est un avantage. C’est l’occasion de travailler d’une manière différente avec les élèves. Dans ce contexte, nous entrons dans leur quotidien et de cette manière, nous pouvons mettre en place de nouveaux projets au centre de leur lieu de vie. Cela représente de nouveaux objectifs, notamment permettre aux élèves de vivre dans les meilleures conditions que l’on puisse leur offrir afin de les mener vers une réussite scolaire.
Je dirais que l’exercice de CPE est comparable d’un établissement à l’autre dans le sens où il n’existe qu’une seule et unique circulaire de missions commune à tous les CPE. En revanche, je pense tout de même que d’un établissement à l’autre, suivant le contexte de l’établissement, les problématiques qui l’accompagnent ou encore l’âge des élèves, les missions sont très diverses. C’est d’ailleurs, à mon sens, toute la beauté de ce métier, car nous pouvons évoluer en fonction des établissements, des élèves, des projets. C’est un métier où on ne s’ennuie pas et où l’on peut toujours évoluer que ce soit avec le temps mais aussi selon le contexte de l’établissement.
Et si vous nous parliez… voyages !
J’ai soif de voyages. Mon rêve serait de faire le tour du monde. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à admirer ce que nous offre la nature. Elle m’apporte, par ses bruits, ses couleurs, sa faune et sa flore, sérénité et bien être. Cela permet de réfléchir, décompresser et s’apaiser sans modération. J’ai déjà eu la chance de beaucoup voyager (en Europe, en Afrique, en Asie et en Océanie) mais si je devais ne choisir qu’un seul pays ce serait la France tout simplement. Je trouve assez incroyable la multitude et la diversification de paysages que nous offre notre pays. Dès que j’en ai l’occasion, j’en profite pour visiter nos régions riches en histoire, en architecture, en gastronomie et en paysages à couper le souffle.
Parmi vos loisirs figurent le théâtre et la danse. Pouvez-vous dire en quoi ces 2 activités vous apportent satisfaction et sans doute épanouissement ? Vous imaginez-vous, dans un futur proche, en capacité d’animer des activités de ce type en direction des élèves ?
La danse et le théâtre m’accompagnent depuis très jeune, c’est ainsi que j’ai rencontré mon amour pour la scène. Ces activités me permettent de m’évader le temps d’un instant en incarnant des personnages ou en effectuant une chorégraphie. Elles me permettent de m’ouvrir à l’art, m’enrichir de cultures différentes, de libérer mon esprit. J’aime autant les pratiquer qu’aller voir des spectacles.
Je m’imaginerais tout à fait animer un atelier théâtre au sein d’un établissement. J’ai d’ailleurs, moi-même participé à ces ateliers à l’époque où j’étais collégienne. Cela m’a permis, à l’époque, d’en apprendre davantage sur le théâtre et d’intégrer une troupe par la suite. Avec le recul, lorsque je pose mon regard sur mon expérience personnelle et sur l’évolution des adolescents membres de cette classe théâtre, en un an, nous avons pu constater beaucoup de progrès chez les élèves. Beaucoup se sont affirmés, ont progressé à l’oral mais aussi ont évolué en termes de relations sociales. Je pense vraiment qu’il s’agit d’une activité bénéfique pour les élèves. Ma pratique ainsi que mes connaissances dans ce domaine aujourd’hui m’ont donné les compétences pour guider à mon tour les élèves dans cette activité. De plus, cela pourrait être l’occasion à la fois de travailler sur ce projet avec un collègue enseignant ou un AED, donc améliorer la collaboration au sein de l’établissement. Ce serait également l’occasion de mieux connaître nos élèves et de les rencontrer, échanger avec eux dans un autre contexte qu’entre les quatre murs du « bureau de la CPE » ce qui peut établir, un réel lien de confiance.