Charlène, professeure d’espagnol stagiaire, témoigne…

Après le baccalauréat, vous décidez de vous orienter à la faculté de lettres de Besançon pour y suivre un parcours d’études universitaires en espagnol. Pourriez-vous nous dire ce qui est l’origine du choix de cette discipline ?

Mon choix pour l’espagnol était évident après le baccalauréat. Durant toute mon enfance, je me rendais très souvent en Espagne avec ma famille. J’ai donc été très tôt en lien avec le monde hispanique et d’années en années, j’ai découvert sa richesse culturelle. Je suis tombée sous le charme de ce pays et porte désormais un réel intérêt pour cette discipline. Par la suite, j’ai pensé à approfondir mes connaissances sur l’espagnol et à l’enseigner à des adolescents.

Durant la préparation de votre licence, vous vous impliquez dans un dispositif de tutorat en direction d’autres étudiants. Comment tout cela s’organisait-il ? Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

Pendant mon cursus universitaire (L3 et master 1), j’ai pu m’investir auprès des étudiants en tant que tutrice d’espagnol plusieurs fois par semaine. Ce dispositif que j’ai géré durant deux années consécutives, consistait à apporter de l’aide aux jeunes étudiants autant au niveau méthodologique que linguistique en lien avec l’apprentissage de l’espagnol.
Cet emploi à la faculté de langue m’a permis d’être confrontée pour la première fois à un public d’étudiants qui avait choisi d’approfondir leurs connaissances sur la culture hispanique et ayant un intérêt pour la matière. Pour cela, mon expérience en tant qu’ancienne étudiante les a d’abord beaucoup aidés dans leurs apprentissages puis ce premier contact professionnel a confirmé le fait que je voulais enseigner l’espagnol à des adolescents.

Après la licence, vous manifestez le désir de préparer le CAPES et de devenir enseignante. À quels facteurs attribuez-vous cette prise de décision ?

Oui, effectivement, j’ai décidé après la validation de ma licence d’espagnol de m’inscrire dans un master MEEF d’espagnol avec pour but l’obtention du CAPES et celui de devenir professeur d’espagnol. Un des facteurs de cette décision a été celui d’apprendre aux autres ce que j’avais appris pendant toutes ces années d’études universitaires très enrichissantes. La préparation au CAPES a été une épreuve très intense et pour cela je me devais de l’obtenir rapidement pour pouvoir pratiquer l’espagnol dans le secondaire, langue pour laquelle je porte un grand intérêt.

En tant qu’étudiante, vous avez été embauchée en tant que serveuse dans un restaurent. Quels souvenirs en gardez-vous ? Quelles sont les compétences développées pendant ce travail saisonnier ?

Oui, j’ai aussi travaillé en tant que serveuse dans un restaurant de Besançon à la fin de mes années d’études car il fallait bien gagner un peu d’argent !! Je garde en mémoire une expérience enrichissante dans un domaine qui était pour moi inconnu. En tant que serveuse, j’ai particulièrement apprécié le contact avec les clients, un contact qui me rappelle celui du professeur avec ses élèves c’est-à-dire une relation de bienveillance et de partage principalement. C’est un métier où l’on doit s’occuper de plusieurs choses à la fois comme le professeur qui doit gérer sa classe. Il s’agit de deux métiers complètement différents mais qui se rejoignent dans certaines compétences.

Fonctionnaire-stagiaire cette année, quel regard portez-vous sur la formation suivie à l’ESPÉ ? Quelles sont, selon vous, les points d’amélioration prioritaires à envisager ?

Exactement, je suis fonctionnaire-stagiaire depuis la rentrée 2017 dans un lycée polyvalent, ce qui signifie que je suis mi-enseignante et mi-étudiante, un rôle compliqué à endosser puisqu’il faut concilier travail à l’ESPÉ et préparation des cours pour le lycée. Une double fonction dans laquelle il me semble difficile de se donner à 100% puisqu’il faut sans cesse s’organiser pour gérer au mieux les obligations des deux parties. Mais, si les conseils de l’ESPÉ sont très précieux lors de cette première année d’enseignement, ce que nous apprenons lors des nombreuses formations n’est pas si facile à appliquer sur le terrain et un écart peut apparaître entre la théorie et la pratique.
L’ESPÉ est aussi le lieu où nous nous retrouvons pour échanger avec les collègues sur des questions diverses auxquelles nous pouvons apporter des réponses. C’est donc un espace d’échange et d’accompagnement dont un professeur stagiaire a particulièrement besoin lorsqu’il débute dans l’enseignement, c’est une grande aide.
Si je devais évoquer une amélioration, ce serait celle des nombreuses formations communes transversales que suivent les fonctionnaires stagiaires et qui sont difficiles à appliquer en réalité en classe d’espagnol (comme le parcours artistique et culturel).

Votre exercez à mi-temps dans un lycée polyvalent depuis le mois de septembre. Quels points communs et quelles différences imaginez-vous entre l’exercice du métier en lycée et en collège ?

J’enseigne à mi-temps dans un lycée général et technologique cette année mais durant mon année de master 1, j’ai découvert l’enseignement au collège à travers des stages d’observation et de pratique. J’ai constaté certaines différences. La première est celle de l’accompagnement des élèves qui est plus important au collège car nous devons préparer les élèves à devenir des êtres autonomes, l’autonomie étant une compétence nécessaire au lycée. De plus, la préparation des cours au collège doit être plus ludique pour intéresser davantage les élèves, ce qui demande en amont plus de temps pour préparer les activités adéquates. En ce qui concerne le lycée, ce qui est de plus en plus demandé en langue vivante est l’argumentation des élèves et l’approfondissement des connaissances puisqu’au collège, nous insistons davantage sur la mémorisation.
Mais que ce soit au collège ou au lycée, il est important d’intéresser les élèves et de toujours les surprendre lorsque nous faisons cours en variant les activités. Enfin, être face à un public d’adolescents nécessite d’être très attentif et de guider au mieux les élèves.

Parmi vos centres d’intérêt, il y a…la zumba ! Le choix de cette activité est-il lié à votre passion pour la langue hispanique ? Envisagez-vous un jour d’animer un club zumba dans l’un de vos futurs établissements ?

Depuis plusieurs années, je pratique une activité sportive qui est la zumba. La décision de ce sport est surtout un moyen de se détendre et de se défouler une fois par semaine après le travail au lycée ou à l’ESPÉ. Il s’agit aussi d’un moment d’épanouissement personnel dans lequel je peux oublier mes obligations quotidiennes et ainsi penser à autre chose.
Concernant un possible projet d’animation d’un cours de zumba dans mon parcours à venir est une excellente idée puisqu’il s’agira d’une activité mêlant culture latine et pratique sportive. Un travail interdisciplinaire pourrait être alors effectué par exemple au collège.

Charlène Bourgeois
Fonctionnaire-Stagiaire d’espagnol
Académie de Besançon

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