La consultation sur les programmes du primaire…
article publié par Eveline charmeux le dimanche 29 septembre 2013 sur le blog de l’amie scolaire et republié ici avec son aimable autorisation
Depuis quelques jours, la consultation sur les programmes du primaire est lancée. Excellente initiative, s’il en est. Chacun peut s’exprimer, apparemment librement, et donner son avis sur les orientations souhaitables qui devraient être ceux des prochains programmes. Malheureusement, dès qu’on découvre le questionnaire auquel il s’agit de répondre, on ne peut qu’être désespéré par l’affligeante modération des questions posées, à la fois molles et d’une neutralité bienveillante à l’égard d’un texte qui a bien failli détruire l’école primaire tout entière.
Comme le fait remarquer Pierre Frackowiak cette consultation reste fort inquiétante. Au point qu’on se demande si nombreux vont être ceux qui oseront répondre.
Voici ces questions :
1- Après cinq ans de mise en œuvre, quels sont selon vous les principales qualités et les principaux défauts de ces programmes ?
2- Quelles sont les parties des programmes dont l’application vous a semblé difficile, pourquoi ? (précisez le cycle et le domaine d’enseignement considéré)
3- Quels sont les éléments que vous souhaiteriez voir conservés ? (précisez le cycle et le domaine d’enseignement considéré)
4- Quelles sont vos suggestions pour les prochains programmes ?
On voit bien que ce sont des questions à la fois très générales, et en même temps d’une pauvreté théorique affligeante : il n’est même pas demandé de justifier les réponses, ce qui conduit à une énumération probable de petits détails « en l’air », isolés de tout objectif, de tout présupposés théorique, bref, de toute pédagogie. Il est clair que ce questionnaire induit un catalogue de pratiques, affirmées comme préférées, espèce de sondage en faveur de la dictée, de la rédaction et des exercices d’application.
Comme d’habitude, la pédagogie est absente.
Et comme depuis deux décennies elle est aussi absente de la tête d’une majorité de collègues dont on l’a détournée avec soin, elle ne risque pas de venir troubler les habitudes.
S’il est vrai que le résultat peut être difficilement pire que le texte de 2008, ce qui sortira de ce questionnaire a peu de chance de faire mieux.
Donc, et pour des raisons opposées, ceux qui attendent ces nouveaux programmes et ceux qui les craignent éviteront de répondre.
Or, je pense au contraire, qu’il faut y répondre, en apportant les précisions que les questions ne demandent pas, notamment, en justifiant au plan théorique, les critiques et les propositions. Mais comme il semble impossible de le faire sur des pavés de 50 pages, il faut choisir des détails représentatifs…
Je ne sais si les réponses ci-dessous proposées sont celles qu’il faut. Elles n’ont d’autre but que d’encourager mes collègues et amis à le faire… en mieux !
Réponses d’Eveline Charmeux, concernant surtout l’enseignement du français, à chacun des trois cycles du primaire.
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