Comment abordes-tu l’EPS dans ton EREA ?
J’aborde l’EPS par l’objectif « savoir jouer ensemble dans une bonne ambiance » c’est-à-dire en mettant la priorité (et non pas l’exclusivité) sur les compétences psychosociales. L’apprentissage en EREA n’est pas secondaire, mais il est impossible lorsqu’il y a trop de tensions entre les élèves dans le groupe. Le savoir jouer ensemble est une étape avant « le savoir apprendre ensemble » qui est lui-même une étape avant « le savoir apprendre avec les autres » sans pour autant que ces étapes soient totalement cloisonnées.
Les programmes EPS te semble-t-il adaptés pour le public scolaire d’EREA ?
L’esprit du programme collège est adapté aux élèves de SEGPA, mais le niveau d’attente est souvent trop élevé , sauf si l’on se centre sur un nombre d’APS réduit. Les jeux traditionnels tels que la balle assise (APS qui ne figurent pas au programme) ont une grande importance pour moi dans la construction de l’ambiance de cours car ils produisent toujours beaucoup de plaisir chez les élèves à jouer ensemble.
Quelles relations as-tu avec les collègues EPS des collèges et lycées généraux ? Avec tes autres collègues à l’EREA ?
Je fréquente les collègues du collège à l’UNSS et lors des stages de formation continue. Je participe également à une commission académique portant sur les publics dits « difficiles » où j’échange avec des collègues qui ont des élèves en difficulté.
Concernant les collègues de l’EREA , les relations sont très bonnes et nous échangeons travaillons beaucoup ensemble. La mise en place d’EPI ne sera pas un problème pour nous sachant qu’ils existent déjà officieusement.
La formation initiale et/ou continue te semble-t-elle suffisante pour enseigner l’EPS en EREA ?
Je pense que tout simplement que, quelque soit l’établissement dans lequel on travaille, la formation initiale n’est jamais suffisante. Nous avons un métier où il faut toujours aller de l’avant et pour cela se former constamment. Concernant la formation continue, les stages proposés en EPS ne sont pas toujours adaptés à nos attentes. Je serais intéressé par des stages portant sur la gestion de dynamique de classe et le développement des capacités psychosociales et méthodologiques à travers la pratique du sport sans pour autant mettre de côté le besoin de sens pour les élèves.
Qu’est-ce qui a motivé ce choix professionnel et quelles améliorations faudrait-il selon toi apporter dans ce milieu professionnel ?
Mon choix est dû pour une part au hasard, étant TZR et ayant choisi l’EREA comme rattachement administratif. Ce choix de rattachement est dû au fait que j’ai enseigné pendant 8 ans, en LP difficile et que cela m’avait plu.
Pour améliorer le travail en EREA, il faudrait sortir du cadre traditionnel de cours , donner du temps pour faire les choses sereinement et donner plus de temps d’échanges avec les élèves. Ce qui est important c’est de construire une relation de confiance entre les élèves et le professeur. Cette confiance passe par la réussite et les progrès significatifs identifiés et reconnus par l’élève…
Comment s’est passée ta première année en EREA, puis l’adaptation de ta mission sur les années suivantes ?
C’est ma première année à temps plein à l’EREA et elle se passe comme je m’y attendais. Tous les projets que j’ai mis en place prennent forme. On verra ce que cela donnera en fin d’année et les répercussions sur l’année suivante. L’année prochaine, je pense m’impliquer encore un peu plus en mettant en place en grand nombre d’EPI.
Comment organises-tu le sport scolaire dans ton établissement ?
Je pense que l’AS à l’EREA est essentielle et doit être coordonnée avec les cycles EPS. Je pratique en interne et je participe aux journées sportives de l’UNSS. Pour moi l’AS donne une dynamique à l’ EPS. Les élèves de l’AS sont très souvent des élèves moteurs en cours d’EPS. Le temps de l’AS est un moment privilégié pour le dialogue avec les élèves et la construction d’une relation de confiance entre les élèves et le professeur.