Corinne, CPE très engagée dans son collège, a endossé ponctuellement le costume d’adjoint au chef d’établissement. Expérimentée et diplomate, elle vit cette fonction transitoire comme une chance de diversifier sa carrière et de renforcer la cohésion entre les personnels de l’établissement.
- Quelles sont les raisons principales qui vous ont conduit à accepter de faire fonction de chef d’établissement à plusieurs reprises dans le collège où vous travaillez ?
J’ai été amenée à faire fonction de principale adjointe à trois reprises dans l’établissement où je travaille depuis douze ans. Je suis attirée par ce métier parce qu’il peut être une évolution positive dans la carrière d’un conseiller principal d’éducation et ça m’intéressait par ce biais de le découvrir. Les trois fois, c’est le chef d’établissement qui a proposé cette organisation car j’ai une bonne connaissance du fonctionnement de ce collège. J’ai accepté aussi pour rendre service à l’établissement car lors d’arrêts maladie, il n’y pas de remplaçant chez les personnels de direction et c’est régulier que l’institution fasse appel au personnel déjà présent.
- Trouvez-vous que les compétences développées dans la fonction de CPE « prédisposent » à exercer celle de personnel de direction ?
Je dirais que c’est la personne qui fait la fonction… Il me semble qu’être investie, ne pas compter ses heures, être organisée, avoir de l’autorité, savoir prendre des décisions sont des compétences qu’un CPE doit avoir et qui me semblent importantes également pour exercer le métier d’adjoint.
- On dit que la façon d’incarner la fonction de CPE n’est pas la même selon le type d’établissement dans lequel on exerce. Partagez-vous ce sentiment dans la peau d’un chef d’établissement ?
Le CPE dans un collège est forcément sur le terrain car à cette période de l’adolescence, les élèves sont toujours en action et cela nécessite d’avoir pas mal d’énergie. Les élèves ne trouvent pas forcément de sens à ce qu’ils apprennent, ils ne se projettent pas. Au lycée, on a affaire à des adolescents qui sont en passe de devenir des adultes et ils sont déjà dans une démarche de projet d’avenir professionnel. Donc, oui, la façon d’exercer est différente. Pour un adjoint c’est un peu pareil. S’il est au lycée, il aura peut-être des tâches plus catégorisées et plus administratives mais encore une fois c’est une question de personnalité. J’ai pour ma part besoin d’être au contact des jeunes. Par contre, il est vrai que dans la peau d’un chef d’établissement, le regard des autres adultes change et la relation avec ces derniers aussi. Le management est primordial dans cette fonction.
- Quelles différences majeures voyez-vous entre le positionnement d’un adjoint ou d’un chef d’établissement ?
L’adjoint doit être loyal envers le chef d’établissement, il est son conseiller mais ce n’est pas lui qui décide au bout du compte. L’équipe de direction se compose finalement que de deux personnes minimum mais ce sont eux qui donnent « l’ambiance d’un établissement ». Cela nécessite un vrai travail d’équipe et des valeurs communes pour une collaboration réussie.
- Comment voyez-vous votre avenir professionnel dans les cinq ans qui viennent ?
Dans cinq, dix ans, je me vois dans un métier relationnel, CPE sûrement mais peut-être dans un lycée professionnel ou dans un lycée si des possibilités de mutation s’ouvrent. Je tenterai peut être dans une année ou deux de faire fonction dans un autre établissement mais pour l’instant je privilégie ma vie de famille car c’est mon équilibre.
Corinne Choulet