De CPE à délégué MGEN, témoignage

Passer de la fonction de personnel d’éducation à celle de délégué MGEN. C’est la voie professionnelle que François a décidé de suivre et qu’il assume pleinement. Un autre métier donc mais qui n’est pas sans rappeler ses premières amours… 

1) Qu’est ce qui est fondamentalement à l’origine de votre bifurcation professionnelle ? Quels sont les arguments qui vous ont fait basculer vers une autre situation professionnelle ?

Paradoxalement, ce n’est pas en soi une volonté de quitter mon métier de CPE qui est à l’origine du changement. J’étais dans une situation où je voyais chaque année s’éloigner les perspectives de mutation, et donc de rapprochement de mon domicile familial. J’étais prêt à saisir les opportunités qui me permettraient de me rapprocher de ma femme et de mes enfants.

Arrivé tardivement dans l’Education Nationale, j’avais déjà un parcours professionnel assez varié. Changer à nouveau, évoluer, ne me faisait pas peur. Motivé et investi dans mon métier, je n’étais cependant pas prêt à partir dans n’importe quelle direction. Je n’étais pas séduit par la fonction de chef d’établissement.

J’avais aussi dans un coin de la tête l’idée que je ne resterais pas CPE jusqu’à la fin de ma vie professionnelle, au regard de l’énergie nécessaire à l’exercice de cette fonction telle que je la vivais. Je commençais aussi à trouver de plus en plus difficile le fait que dans les établissements, j’avais plus souvent le sentiment de subir les difficultés que d’agir collectivement pour les résoudre.

J’avais conscience que la diversité de mon parcours était un facteur plutôt favorable à une évolution future. Et l’opportunité d’un détachement s’est présenté par hasard, juste après que ma demande de mutation ait été refusée. La MGEN cherchait un délégué et le poste était dans ma ville.  Mais c’est véritablement le projet professionnel qui m’a séduit,  parce que mon engagement à la MGEN m’a aussi demandé une plus grande souplesse dans mes disponibilités.

Ce poste m’offre une belle synthèse entre différentes motivations professionnelles qui me sont chères. C’est simplement arrivé plus tôt que prévu et je me suis dit que l’occasion ne se représenterait peut-être plus.

2) Quelles sont les compétences que vous avez transférez de votre fonction de départ vers votre fonction d’arrivée ?

Ayant eu une vie professionnelle déjà variée avant de devenir CPE, j’ai mis à profit des compétences que j’avais développé tout au long de mon parcours. J’ai travaillé 10 ans dans des structures culturelles et socio-culturelles comme organisateur, animateur, médiateur, chargé de relation avec les publics… Cette expérience avait déjà pas mal imprimé mon profil de CPE mais ce que le métier de CPE m’a apporté c’est principalement un sens des responsabilités et des compétences en gestion du personnel. Ma connaissance, même partielle,  de la culture professionnelle « éducation nationale » m’a aussi été précieuse. 

3) Dans la fonction que vous occupez aujourd’hui, quels sont vos principaux de motifs de satisfaction, d’épanouissement ?

Avoir l’opportunité et les moyens de mener de projets du début à la fin.

C’est la possibilité de travailler avec une équipe plus réduite, dans un environnement professionnel plus maitrisé.

C’est de pouvoir intégrer dans mon quotidien professionnel des aspects très opérationnels et aussi très politiques et militants.

4)  Changer de métier lorsqu’on est CPE et que l’on n’envisage pas la carrière de chef d’établissement relève-t-il d’un parcours du combattant ? Si oui, comment pourrait-on, selon vous, améliorer les choses ?

Dans mon cas, comme je l’ai déjà dit, il s’agit d’une opportunité que je n’ai pas provoquée. La MGEN cherchait une personne en détachement, au moment même où je cherchais à bouger.

Cependant, je suis convaincu qu’en termes de compétences, le métier de CPE doit permettre l’ouverture à d’autres horizons que la direction d’EPLE. Ces compétences sont multiples et touchent à la formation, la gestion des ressources humaines, la communication, le travail en équipe ou encore la gestion de projet. Encore faut-il que ses compétences soient mieux définies et  reconnues. Cela relève des enjeux de la formation initiale et continue, mais aussi de ceux de l’évaluation.

 

François RABBE (CPE)
Délégué départemental MGEN 25
Académie de BESANCON

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