Myriam Mansuy occupe un poste « Plus de Maîtres Que De Classes » (PDMQDC)sur deux groupes scolaires de Perpignan Grand Centre depuis le 1er septembre 2016, elle nous apporte son témoignage.
As-tu bénéficié d’un accompagnement de l’administration pour ta prise de poste ?
Oui. Une première réunion fin juin avec l’équipe des enseignants sur numéraires (6 !) et l’équipe de circonscription pour définir les objectifs à mettre en place pour la rentrée 2016. Puis, le coordonnateur de réseau et moi-même, sommes allés début juillet dans chacune de mes écoles pour une réunion afin de me présenter et d’informer des nouvelles directives nationales sur les fonctions de maître supplémentaire.
Enfin, à la rentrée une nouvelle réunion entre « nous » et l’équipe de coordonnateurs a eu lieu pour répondre aux questionnements rencontrés dans les équipes pédagogiques quant à notre rôle.
Te considères-tu suffisamment au clair sur le dispositif (rôle de chacun, fonctionnement,…) ?
J’ai lu plus qu’attentivement le rapport du comité national de suivi du dispositif « plus de maîtres que de classes » qui fait un bilan sur les trois premières années de la mise en place de ce dispositif, et qui définit l’évolution des pratiques et l’efficience du dispositif.
Je suis nouvelle dans cette fonction, je me suis donc approprié le dispositif, ce que serait mon rôle au sein de l’équipe enseignante, avec ce qui est décrit dans ce dernier rapport.
Mais les collègues ayant bénéficié depuis trois ans d’un « surnum », sur la base d’un dispositif dans lequel le maître sup intervenait plus à l’extérieur de la classe qu’en co-enseignement, ils n’ont pas tout de suite adhéré au format « deux en classe », et d’un co-enseignant qui ne suit pas les élèves les plus en difficultés.
Il ne faut plus saupoudrer les aides, mais je suis sur deux groupes scolaires, sur un cycle d’enseignement qui prend en charge les élèves jusqu’au CE2. Cela réparti mon action sur 10 classes… Comment alors co-enseigner, donc co-préparer avec 10 collègues qui n’ont pas que, mes heures d’interventions à prévoir ?
De quoi aurais-tu besoin pour tes débuts sur ce poste ?
De ne surtout pas me sentir seule… et je ne le suis pas. D’une part parce qu’avec mon équipe de PDMQDC nous partageons un espace numérique sur lequel nous éditons nos fiches de projets, nos fiches d’observations et de suivis des élèves, nos fiches d’actions. D’autre part, parce que des collègues sont venus vers moi pour partager très vite leurs attentes et je suis aussi allée vers les autres collègues pour présenter des outils facilitants le co-enseignement.
Y aura-t-il des formations mises en place au cours de l’année scolaire ?
Oui. Chaque école peut faire le choix de consacrer 6h de leurs animations pédagogiques pour un travail spécifique avec moi.
Et, il est aussi prévu 6h spécifique pour les PDMQDC.
Comment les priorités ont-elles définies ?
Elles nous ont été exposées par l’équipe de circonscription dans le respect des directives nationales et des besoins spécifiques du public scolaire concerné.
Il s’agit d’améliorer les méthodes de travail de l’élève, d’apprendre à apprendre, et de travailler sur l’attitude de l’enfant dans son rôle d’élève. Pour cela il faut s’appuyer en français sur la compréhension en lecture et la production d’écrits, en mathématiques sur la résolution de problèmes et le domaine numérique.
J’enseigne, dans le deuxième groupe scolaire, sur un projet spécifique autour de la maîtrise du langage et l’enrichissement du lexique auprès d’élèves qui n’utilisent pas le français à la maison. Ce ne sont pas des ENA (Elève Nouvellement Arrivé en France), mais des élèves d’un quartier particulier.
Quelles sont les modalités d’intervention ?
75% de mon temps est en co-enseignement, le maître de la classe et le maître supplémentaire sont ensemble dans l’espace de la classe. Parfois l’un enseigne, l’autre aide les élèves ou les deux aident ou l’un enseigne, l’autre observe (évaluations) ou l’enseignement se fait en ateliers ou avec des groupes différenciés ou encore en parallèle (2 niveaux de classes).
Puis 25% de mon temps est soit en décloisonnement avec tous les collègues du cycle, soit en groupe restreint sorti de l’espace classe pour un travail précis (projet maîtrise de la langue).
Quelles classes sont prises en charge et dans quels domaines ?
C’est le cycle 2 qui bénéficie de ce dispositif, mais je m’occupe de GS pour le langage, des CP et des CE1 pour la lecture/compréhension etdu geste d’écriture, en maths je travaille sur la résolution de problèmes autour du nombre. En CE2, j’interviens sur la fluence en lecture et sur les résolutions de problèmes qui rassemblent la lecture/compréhension et le domaine des nombres.
Comment se passe la concertation avec les membres de l’équipe pédagogique ?
Dans le rapport national pour cette rentrée, cela est explicité comme un élément essentiel de ma fonction, le co-enseignement n’est possible et cohérent qu’en co-préparant… Oui, mais être un maître sup pour 10 maîtres en classe n’est pas aussi évident. En plus des concertations dans chaque classe après ou avant chaque intervention, j’ai mis en place un calendrier d’heures de régulation dans les deux écoles, afin d’avoir un moment commun assuré pour envisager de nouvelles séquences, de nouveaux outils que je présente, ou bien faire des bilans de fin de période .
Enfin, il y a en plus les conseils de cycles spécifiques à ce dispositif.
Existe-t-il un lien entre le dispositif et le projet d’école ? Si oui, sur quels axes ?
Je ne peux pas me prononcer à ce sujet, car nous devons éditer un nouveau projet d’école 2016/2019 en référence au nouveau projet de réseau, mais je crois cependant qu’une partie sera prévue puisque les collègues vont s’investir pendant 6h sur le dispositif PDMQDC.
As-tu des attentes particulières de la part de l’administration ?
L’équipe des maîtres surnuméraires assistera à une réunion à la DSDEN tous les deux mois. J’espère que ce sera l’occasion de faire le point pour nous accompagner et pas seulement pour relever les résultats de nos interventions.