J’exerce en SEGPA depuis 7 ans et j’ai assumé deux ans durant la direction de cette structure dans mon département. Après avoir enseigné en lycée professionnel, j’ai eu une idée plus précise des bases et de la dynamique à apporter en Segpa à nos futurs élèves de C.A.P. L’adaptation scolaire exige une profonde réflexion sur les stratégies à mettre en place pour répondre à un besoin particulier des élèves en grande difficulté scolaire.
J’ai été impacté comme nous tous par la circulaire d’avril 2009. Elle a certes clarifiée nos missions en définissant les champs professionnels en remplacement des ateliers mais a été pensée uniquement pour les élèves en occultant les conséquences sur les PLP.
Pour moi, il reste beaucoup à faire pour que chacun puisse trouver sa place dans le champ où il exerce. Au regard de la polyvalence qui est demandée pour occuper les postes de PLP des champs professionnels, force est de constater qu’il n’y a pas la reconnaissance et la formation nécessaire.
Même « muter » sur un poste de Segpa est compliqué car les postes sont étiquetés avec les anciennes spécialités des ateliers et n’intègrent pas la spécificité/diversité des champs.
Tous ces éléments sont source de malaise et d’incompréhension et sont de nature à dégrader les conditions de travail.
J’ai aussi été confronté à la problématique des remplacements : rien de prévu pour des arrêts de moins de 15 jours et au-delà, c’est en fonction des disponibilités, avec peu de solutions à la clé. Cela va à l’encontre des objectifs de la circulaire. Comment sortir de cette impasse ? Peut être en créant des zones de remplacement des champs professionnels.
J’ai par ailleurs effectué sur deux ans, mais sans temps de décharge, la formation du 2CASH (Certificat Complémentaire d’Adaptation Scolaire au Handicap). Elle est de qualité mais souffre d’un manque de reconnaissance. Il n’est pas possible de compter uniquement sur la bonne volonté des enseignants. L’acceptation de la surcharge de travail sur la durée ne peut pas longtemps tenir face à l’absence de moyens et de volonté de la part de l’administration.
Pour moi, les objectifs de la circulaire d’avril 2009 avec le chantier de la réforme des champs professionnels sont inachevés. Nous devons porter des revendications sur les exigences de notre métier et rappeler à l’administration son devoir de transparence et de reconnaissance professionnelle.
Alain BROUSSE
PLP en génie thermique
Académie de Bordeaux