Isabelle Hourcadette est affectée sur un poste PDMQDC* depuis septembre 2015 sur la circonscription Perpignan1 – dans les écoles élémentaires et maternelles du secteur de la Garrigole, identifiées en réseau d’éducation prioritaire. Elle témoigne…
Quel accompagnement l’administration a-t-elle mis en place pour le dispositif ?
Le secteur de la Garrigole a été doté d’un poste de maitre supplémentaire en septembre 2015.
Le poste a évolué au cours de l’année scolaire, l’intervention s’est centrée sur une école de cycle 2 comprenant 8 classes de septembre 2015 à avril 2016, pour s’étendre sur 4 écoles supplémentaires en dernière période.
Pour la rentrée 2016, l’IEN a souhaité, sur la base des équipes éducatives, étendre l’intervention du maitre supplémentaire sur l’ensemble des 4 écoles maternelles du secteur dans le domaine du langage oral.
Afin d’optimiser mes interventions sur les 7 écoles, il a été décidé avec les différentes équipes d’enseignants pour l’année scolaire 2016-2017 d’intervenir par période et par niveau. Ainsi de septembre à décembre, la priorité est donnée aux classes de CE1 et CE2 sur les 3 écoles élémentaires, puis à partir de janvier aux classes de CP et GS.
L’administration a mis en place différents dispositifs pour accompagner les équipes d’enseignants :
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un stage école de 3 jours sur le thème de la lecture, dés le mois de septembre 2015 pour permettre à l’équipe d’enseignants de s’approprier le dispositif et de réfléchir à la façon d’intégrer le maitre supplémentaire dans le dispositif « décloisonnement lecture » déjà existant sur l’école.
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la participation de l’équipe de circonscription aux conseils d’école permettant d’apporter une information aux parents, à la municipalité et aux conseils des maîtres pour présenter le dispositif aux équipes d’enseignants
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des journées de formation, soit avec l’ensemble des maitres supplémentaires de la circonscription et des enseignants des écoles concernées par le dispositif, soit avec les différentes écoles où j’interviens.
Comment sont définies les priorités et les modalités d’intervention ?
Les priorités et les modalités d’intervention sont définies par l’IEN de la circonscription, puis présentées aux différentes équipes d’enseignants avec l’appui de l’équipe de circonscription.
Quelles sont les modalités d’intervention en classe ? Quelles classes sont prises en charge et dans quels domaines ?
Les modalités d’intervention ont évolué entre 2015 et 2016, du fait de l’augmentation des écoles qui sont rentrées dans le dispositif.
De septembre à avril 2015, le poste était affecté à plein temps sur une école de cycle 2 comprenant 8 classes. Les interventions ont été réalisées à 91 % dans les domaines des apprentissages fondamentaux (français et mathématiques).
La co-intervention 7 (enseignement parallèle) représente 44 % des interventions. Elle s’applique lors du décloisonnement lecture. La co-intervention 6 (enseignement avec groupe différencié) représente 38 % des interventions.
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De septembre à décembre 2016, la modalité d’intervention principale retenue est la co-intervention en atelier au sein de l’espace classe dans un domaine d’apprentissage identique : la lecture et la compréhension de l’écrit en cycle 2. Elle représente 75% du temps d’intervention.
Ce dispositif permet de privilégier l’hétérogénéité d’un petit groupe dont l’effectif réduit favorise les interactions. On observe plus de « motivation » et une meilleure « concentration » des élèves. Il permet d’essayer, d’expérimenter des outils qui sont difficiles à mettre en œuvre en classe entière.
Quelles plus-values le dispositif apporte-t-il pour les élèves ? pour les équipes ?
Il est encore trop tôt pour évaluer les effets du dispositif sur les élèves. En effet, le poste a été créé il y a un an. L’analyse d’indicateurs (résultats des élèves aux évaluations, l’évolution de l’écart des résultats entre élèves…) nécessite une stabilisation de l’organisation. On peut également noter que le croisement des regards sur l’élève permet une évaluation plus précise et une observation enrichie.
Les effets sur les enseignants sont plus facilement évaluables, dans les différentes écoles, le travail en équipe est renforcé. Sur deux écoles élémentaires afin d’optimiser les interventions du maître surnuméraire en lecture, les enseignants ont décidé de travailler sur un album commun. Les enseignants se répartissent la réalisation des supports. Il s’agit d’adapter les besoins de lecture et les supports à chaque groupe de niveau. Les outils et les pratiques sont ainsi mutualisés.
Existe-t-il un lien entre le dispositif et le projet d’école ? Si oui, sur quels axes ?
L’axe 2 du projet d’école de d’Alembert 1 : « Permettre à tous les élèves de réussir en adaptant leur parcours tout au long du cycle » et notamment « Améliorer les conditions d’apprentissage de la lecture » s’appuie sur la présence du maitre supplémentaire.
*PDMQDC = Plus De Maitres Que De Classe