Témoignage de Laëtitia, assistante prévention sécurité dans un collège

Laëtitia Marteaux est APS (assistante prévention sécurité) dans un collège rural du 70, elle nous raconte en quoi consiste son travail.

Vous avez mis en place depuis 3 ans un atelier « respect de vie au collège ». Quels sont les points forts de ce club ? Quelles en sont les principales réalisations ?

L’atelier respect et vie au collège est un atelier qui a pour but d’améliorer la vie des élèves au collège en leur apprenant à adopter un comportement autonome et responsable.

Les principaux objectifs poursuivis sont :

  • Avoir confiance en soi ;
  • Exprimer et communiquer les émotions ressenties ;
  • Développer des compétences de communication verbale et oser prendre la parole ;
  • Se respecter et respecter les autres ;
  • Exercer son sens de la responsabilité.

Tout au long de l’année, nous avons abordé plusieurs thèmes : respect, civilités/incivilités, jeux dits « violents », harcèlement.

À la fin de chaque séquence, les élèves créaient des affiches de prévention, affichées ensuite dans le hall du bureau de vie scolaire.

Les points forts du club :

  • Meilleure confiance en eux des élèves ;
  • Atteinte des objectifs fixés par chacun ;
  • L’attention portée à cet atelier (même pour les plus perturbateurs) ;
  • La fierté qu’ils ont eu à concevoir leurs affiches.

Au cours de cet atelier, les élèves ont aussi créé des panneaux avec 10 règles d’or à respecter, distribuées à chaque professeur pour leur salle de classe mais aussi affichées en salle d’étude.

Dans un dernier temps, j’ai créé un jeu de l’oie sur la citoyenneté, ce qui a permis de diversifier l’activité tout en conservant les mêmes objectifs.

Vous prenez en charge individuellement les élèves qui sont l’objet d’une mesure d’exclusion-inclusion. Considérez-vous que cette démarche soit plus efficace qu’une exclusion temporaire effectuée au domicile de l’élève ? Pourquoi ?

Je pense en effet que la mesure d’exclusion-inclusion est une démarche plus efficace qu’une exclusion temporaire à domicile, qui est plus vue comme une journée de congé pour les élèves.

L’exclusion-inclusion est une sanction qui fait réfléchir les élèves car ils sont encadrés par un adulte toute la journée et travaillent sur l’erreur qu’ils ont commise. Parallèlement, cela me permet de travailler plus efficacement et de faire comprendre plus facilement aux élèves leurs torts afin de trouver avec eux une solution pour améliorer leur comportement. Au-delà de la punition, cette journée est surtout l’occasion de les écouter et dialoguer avec chacun d’eux.

Impliquée dans l’établissement, vous siégez dans plusieurs instances de concertation. Lesquelles ? Quel intérêt y voyez-vous ?

Je participe à la commission hygiène et sécurité en mettant à jour le PPMS (Plan Particulier de Mise en Sûreté) et le document unique du collège. La participation à ces réunions est en lien direct avec les études que je poursuis actuellement.

Je participe également aux commissions de suivi, ce qui est intéressant pour moi car je peux donner mon avis sur les élèves que je prends en charge et parfois apporter des informations utiles.

Je suis associé aux travaux du CESC (Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté) pour parler de mes projets avec des partenaires extérieurs (pompiers, associations etc.)

À plusieurs reprises, vous avez participé ou vous avez organisé des sorties à l’extérieur de l’établissement. Avez-vous perçu, dans ce contexte particulier, des évolutions positives dans le comportement des élèves ?

Participer à des sorties extérieures avec les élèves est très intéressant car nous nous retrouvons dans un autre contexte que l’établissement proprement dit. Cette démarche permet d’avoir un autre contact avec eux, et de renforcer le dialogue et la confiance. Ainsi nous avons un autre regard sur les élèves et réciproquement. Ces sorties ont toujours été positives pour moi car c’est à cette occasion que j’applique ce que je leur apprends sur le comportement responsable et autonome. Je leur explique qu’ils doivent se montrer exemplaires et me prouver qu’ils en sont capables, les élèves apprécient que je leur accorde ma confiance.

Vous avez lancé à la rentrée un nouveau projet en partenariat avec les sapeurs-pompiers. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons décidé cette année de mettre en place un projet intitulé « les cadets de la république ».

L’intérêt principal est de faire connaître aux élèves les différentes formes d’engagement citoyen au sein de la sécurité civile et l’esprit d’entraide, de solidarité et de dévouement. Le principe est de donner envie aux élèves, l’envie et la motivation de s’investir et d’acquérir des compétences relatives à la sécurité civile à travers une formation. Cette formation sert à intégrer des valeurs citoyennes partagées par les sapeurs pompiers, notamment la tolérance, la loyauté, le vivre-ensemble, et le goût de l’effort.

Ce projet citoyen se présente pour l’élève volontaire comme une option et implique un engagement sur l’ensemble de l’année scolaire

Quelles répercussions concrètes les mesures gouvernementales annoncées à la rentrée ont-elles eu sur votre travail ?

Suite à la note de service interministériel, l’accès au collège est davantage contrôlé depuis cette rentrée. Des horaires d’ouverture de portail ont été mis en place afin de surveiller plus efficacement les entrées et sorties du collège. Cette mesure est essentielle mais demande du temps (en moyenne 10 min chaque heure) et entraîne une nouvelle organisation pour un personnel de vie scolaire en nombre limité.

Avec les nouvelles mesures d’urgence en cas d’attentat, j’ai contribué à l’organisation d’un exercice d’évacuation.

En conclusion, je dirais que mon activité professionnelle requiert une rigueur certaine, est parfois chronophage mais s’avère passionnant et utile à la communauté scolaire.

Laëtitia Marteaux

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