La dictée à l’adulte

À travers une revue de la littérature et des comptes-rendus d’observations de classe, l’auteure de cet article montre comment la dictée à l’adulte contribue puissamment à faire entrer l’enfant dans la norme de la langue écrite et des différents genres textuels.

On retiendra, pour la présentation de ce travail trois idées force :

– La dictée à l’adulte produit un texte qui appartient à un genre textuel.

– Elle suppose la médiation d’un adulte expert, capable de maintenir et de contrôler le contenu, la forme du texte et la norme de la langue écrite.

– Elle constitue un outil d’intervention sur les représentations qu’ont les élèves de la langue orale et écrite et de développement de leurs capacités.

 

La dictée à l’adulte est définie comme :

– Une élaboration « conjointe et négociée » entre un adulte expert et un enfant non scripteur, « facilitant la transformation d’une énonciation orale en une énonciation écrite ».

– « Une médiation serrée visant une transformation de la représentation du langage allant de l’oral à l’écrit. » Cette médiation porte sur toutes les composantes de l’écrit, contextuelles et langagières.

On attend donc de la dictée à l’adulte qu’elle transforme à la fois : l’énonciation, dans le sens d’un réglage de la langue orale sur ce qui peut s’écrire ; et la représentation du langage du fait même d’une prise de conscience de la différence entre langue orale et langue écrite.
 

La dictée à l’adulte s’appuie sur la maîtrise partielle de quelques genres textuels « premiers » présents dans la langue orale du jeune enfant

Les jeunes enfants présentent à l’oral une variété de conduites langagières correspondant à des genres textuels dits « premiers » par l’auteure : la conversation, la lettre, la demande…, ces capacités dépendant pour chacun des expériences familiales et culturelles et de la fréquentation scolaire.

La dictée à l’adulte a pour objectif d’agir à partir de ces capacités et sur les représentations qui leur sont liées pour :

– renforcer et approfondir, en les mettant au format de l’écrit, les genres de texte dont les enfants sont capables à l’oral ;

– les initier à des genres de texte nouveaux dont la connaissance est un gage de réussite dans l’apprentissage de la lecture, de la compréhension et de la production écrite.

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[1] Thérèse Thévenaz-Christen, Maitre d’enseignement et de recherche à la Faculté de Psychologie et de Sciences de l’Éducation de Genève. Dans la perspective d’une analyse des pratiques enseignantes, ses travaux portent sur l’enseignement et l’apprentissage de la production et de la compréhension de textes oraux et écrits à l’école enfantine et primaire.

Crédit photo : Gaetan Zarforoushan via photopincc

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