Manon, ex AED maintenant prof stagiaire en éco-gestion, nous raconte son parcours…

Trois ans avant de réussir le concours, vous avez exercé la fonction d’assistante d’éducation dans un lycée de Metz. Comment définiriez-vous les compétences acquises au sein du service de vie scolaire ?

Cette première expérience au sein de l’Éducation Nationale m’a permis d’acquérir de nombreuses compétences.
J’ai pu apprendre comment assurer l’encadrement des élèves, et particulièrement des élèves en difficulté, pendant les heures d’études proposées le soir en chambre ou en salle d’étude. J’ai pu accompagner les élèves dans leur comportement scolaire et personnel. En effet, de nombreux élèves avaient besoin de s’exprimer, et bien évidemment qu’on les aide et qu’on les écoute. J’ai également appris à utiliser le logiciel Pronote et à veiller aux absences de certains élèves.
J’ai également pu donner de nombreux conseils aux différents élèves de l’internat, notamment au niveau scolaire mais aussi personnel. Apprendre à se maitriser (niveau comportemental et émotionnel), apprendre à être organisé, apprendre à parler en public, apprendre à s’exprimer dans un langage adapté.
C’est le métier d’assistante d’éducation pendant mon master de droit qui m’a poussé vers la voie du professorat. C’est pendant notamment les heures d’études que j’ai pu aider de nombreux élèves en section STMG, ES et c’est ce qui m’a conforté dans ce choix de métier. Les élèves me disaient « vous arrivez à bien nous expliquer et vous prenez le temps, et surtout vous trouvez des mots simples pour expliquer des choses difficiles qu’on n’arrive pas forcément comprendre en cours ». C’est donc grâce à ces interventions en étude mais également au BVS par le biais des différents échanges avec les professeurs et les élèves que je me suis dirigée vers cette profession.

Les débouchés après des études de droit sont particulièrement nombreux (magistrat, greffier, avocat, huissier…). Pouvez-vous nous dire quelles ont été vos profondes motivations pour avoir choisi la discipline d’éco-gestion en particulier ?

C’est vrai qu’après des études de droit de nombreuses voies et possibilités sont offertes. Cependant, mon choix s’est tourné vers le professorat puisque dans le passé j’ai eu la chance d’avoir des professeurs qui m’ont apporté beaucoup d’aide et de soutien et qui m’ont poussée vers la réussite et le dépassement de moi-même. Notamment une de mes professeurs d’économie-droit que j’ai eu l’occasion de revoir durant mon stage de M1 MEEF au sein du lycée Robert Schuman à Metz qui m’a fait apprécier tout particulièrement cette matière. Pour moi, être professeur d’économie-gestion ne signifie pas seulement la maîtrise d’une seule matière comme la plupart des autres professeurs. Notre discipline est large, c’est pour cette raison que je l’ai choisie. Nous pouvons enseigner diverses matières, c’est pour moi un privilège que seuls les professeurs de cette discipline possèdent. Enseigner l’économie, le droit, la gestion, l’accueil, la vente, le commerce, le marketing et le management sont pour moi des disciplines essentielles que tous les citoyens français devraient connaitre a minima pour avancer dans leur carrière professionnelle. Toutes ces matières reprennent des choses essentielles que le citoyen français, et même étranger, est amené à rencontrer.

Fonctionnaire stagiaire depuis quelques semaines, vous êtes déjà largement investie dans la vie de l’établissement mais également dans le dispositif national « les cordées de la réussite ». Quels sont les objectifs de ce dispositif ? Quelles actions concrètes envisagez-vous localement ?

Pour mon projet universitaire en DU cette année, je dois mettre en place un projet tutoré. Pour ma part, lors de l’intervention de présentation « les cordées de la réussite », mon choix a tout de suite été celui d’y entrer. Aider ces élèves de REP et REP+ est l’un de mes objectifs. En effet, lors de mon parcours scolaire de nombreux camarades de classe étaient issus de quartiers défavorisés, ils n’étaient pas toujours tous motivés à travailler pourtant tous les professeurs leur disaient « vous avez du potentiel ne le gâchez pas ! ». Et c’est pour cette raison que je me suis inscrite pour intégrer cette cordée. En tant que professeur, je souhaite que les élèves qui ont le moins de chances de réussir puissent réussir comme les autres. Comme en témoigne mon parcours scolaire, je suis énormément attachée à l’égalité des chances et la justice.

Vous avez impliqué une classe de première à la remise des trophées sportifs de la ville de Vesoul. Quelles sont les raisons qui vous ont amenée à faire ce choix ? Quelles ont été les missions confiées aux élèves ? Quels effets a eu cette participation dans le fonctionnement du groupe-classe ?

Une prof en économie gestion m’a signalée qu’elle organiserait comme chaque année avec ses classes de premières et terminales l’accueil de nombreux évènements tout au long de l’année. C’est avec beaucoup de volonté et de plaisir que je lui ai demandé de pouvoir y participer avec elle. Mettre en pratique les enseignements faits en classe me semble important, et aussi de pouvoir partager des moments « professionnels » avec les élèves afin de les découvrir d’une autre manière et de pouvoir me rendre compte que ce que j’enseigne leur sert dans la vie de tous les jours.
Les élèves ont dû accueillir 350 personnes conviées à la cérémonie en surlignant sur une liste d’émargement les personnes entrant au sein de la salle Parisot à Vesoul. Ensuite les élèves ont préparé, avec mon aide les verrines, brochettes, mauricettes et mignardises et les ont amenés en salle en les plaçant sur les assiettes des invités.
Le métier d’hôtesse d’accueil et les enseignements ont pu être mis en œuvre lors de cette cérémonie.

Comment voyez-vous la suite de votre carrière ? Quelles sont vos aspirations à moyens termes ?

Je souhaiterais réellement m’investir dans l’Éducation Nationale. Je vous fais partager mes aspirations à moyen et long termes :  intervenir auprès de jeunes adultes, au sein de la faculté avec des élèves en poursuite d’études supérieures (BTS et DUT) et également  former de futurs professeurs en leur apportant tous les conseils et aides que je pourrais leur fournir. J’aimerais également intervenir auprès de l’inspecteur pour lui apporter mon aide notamment au niveau des stages des élèves en lycée professionnel.

Manon Konieczny – Professeur stagiaire d’Eco-Gestion
LP Pontarcher – VESOUL (70)

La vie trépidante d’une Enseignante Référente !

J’assume depuis plus de 10 ans les fonctions d’Enseignante Référente pour les Elèves en Situation de Handicap. J’ai vu les missions évoluer, la charge de travail augmenter, les incompréhensions accroître … et je souhaite contribuer à mieux faire connaître cet être étrange qu’on nomme ER.

Décrire une « journée type » … Exercice Refusé … ça n’existe pas !

Enseignant Référent, ER, rime au quotidien avec :

  • Engagement Reconduit chaque jour … au service des élèves en situation de handicap, de leurs parents, de leurs enseignants.
  • Echanges Rencontres, Ecoute Réflexion … avec les équipes pédagogiques, les partenaires, les familles, la direction académique, la MDPH.
  • Enthousiasme Renouvelé … chaque fois qu’une situation se « débloque », qu’un élève voit son parcours scolaire adapté à ses besoins spécifiques, qu’une famille se trouve soulagée, que des collègues se sentent soutenus et que notre société avance en matière de prise en compte du handicap.
  • Emploi du temps Remanié … au hasard des sollicitations, imprévus, urgences qui supposent chamboulement, ajout, report.
  • Energie Ressources … indispensable pour anticiper les attentes, programmer, préparer, mener les réunions d’ESS, répondre aux questions, rédiger les comptes-rendus, rassembler les éléments des professionnels pour transmettre à la MDPH … faire face.
  • Ethique Respectée … dans toutes les actions et interventions.
  • Excellente Routière … se déplace d’école en collège, de collège en lycée, de lycée en établissement spécialisé souvent contrainte à des Ecarts Rocambolesques d’une situation à l’autre : à 9h00 en collège pour un jeune dyslexique, à 11h00 en école maternelle pour un petit autiste, l’après-midi en lycée pour une autre problématique … Evacuer toute Routine.
  • Equilibre du Régime … sandwich dans la voiture entre deux établissements, salade vite faite pendant une synthèse avec les psychologues, fruit devant l’ordinateur et parfois, quand-même, repas complet au self du collège.

L’ER a un bureau ou plutôt une salle de transit. Il n’use pas son fauteuil … pas le temps de s’éterniser. Il y passe, de bonne heure le matin, écoute les messages téléphoniques, lit les mails, établit la liste des choses à faire qui en découlent, prépare la pile de dossiers du jour, commence un compte-rendu, s’aperçoit qu’il est en retard pour sa tournée d’ESS … laisse tout en plan, court, roule … revient, reprend où il en était … mais doit repartir … finit par y revenir, en fin de journée, souvent tard, dépose les dossiers du jour, prépare ceux du lendemain … et prend un peu de boulot pour la maison, histoire de ne pas perdre l’Entrainement et le Rythme.

Quand l’ER peut se poser dans son bureau, c’est le champion de la multitâche ! 2 choses à la fois …. Même pas peur ! … au risque d’Entraver le Résultat.

L’ER partage avec ses collègues une Envie Refoulée : celle de pouvoir travailler sereinement, effectuer une tâche après l’autre, prendre le temps de se rendre plus disponible … sans être Envahi de Remords parce qu’il ne peut pas tout faire.

Si bien que l’ER c’est aussi l’Epuisement Récurrent … physique, moral…. S’arrêter ? … difficile. Toute absence potentielle est synonyme d’Enervement au Retour car pendant qu’il se repose, tout s’accumule !

Malgré tout, l’ER reste un Enseignant Rassuré par la confiance qu’on lui accorde et la reconnaissance qu’on lui montre.

Alors l’ER, en Eternelle Recherche de perspectives meilleures – charge de travail supportable permettant la satisfaction professionnelle du devoir accompli pour chacun des élèves dont il est en charge du suivi de la scolarité et auprès de chacun des collègues concernés – montre son Entêtement Réaffirmé à faire entendre l’urgence de la prise en compte de ses conditions de travail par l’administration.

Je garde mes Espoirs et mes Rêves … même si je semble parfois Enragée et en Révolution.

Sandrine HURPIN, Côtes d’Armor

 

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