Caroline, prof doc en collège, témoignage

Peux-tu rappeler brièvement ton parcours et les caractéristiques de ton établissement ?

Je suis professeur documentaliste depuis 12 ans, je travaille au collège Henri Wallon à la Seyne sur mer depuis septembre 2005. Le collège est situé en zone d’éducation prioritaire, il est classé REP+ depuis septembre 2014, avec le collège Nucéra, pour l’académie de Nice.

Comment organises-tu ton travail auprès des élèves ?

  • Je fais de la formation info-documentaire et de l’Education aux Medias et à l’Information, formation inscrite à l’EDT des 6e, puis planifiée sur les autres niveaux fonction de la politique documentaire de l’établissement, en interdisciplinarité.
  • Je participe à l’aide personnalisée, selon les années, et fonction des projets classes, sur différents niveaux. J’interviens souvent dans ce cadre autour d’actions lecture, qu’elle soit numérique ou papier, ou autour de projets utilisant les réseaux sociaux. Cette année, mon intervention en AP est ciblée auprès des élèves de 6e.
  • Je m’investis dans tous les dispositifs impliquant une transdiscinarité (PIIODMEP, HiDA, Elèves à besoins éducatifs particuliers …)
  • Je participe à beaucoup de projets transdisciplinaires mis en place au sein de l’EPLE, et j’en impulse quelques uns (prix littéraires, défis lecture, marathon presse (piloté par le Canopé de Nice) …

Je travaille bien entendu avec les enseignants du collège, de la SEGPA, le professeur de FLS, et j’essaye de plus en plus, de répondre aussi aux besoins des enseignants de la classe Relais qui est rattachée à l’établissement, ceci pourrait d’ailleurs se concrétiser rapidement par un projet commun.

Donc les classes défilent les unes après les autres au C.D.I, de temps en temps, j’ai même deux classes qui travaillent ensemble ou deux groupes, c’est une fourmilière, où tout le monde se déplace, travaille en groupe, et ces moments-là sont très importants pour moi, et ils sont surtout facteurs d’apprentissages.

On essaye également, avec quelques collègues, de rendre cohérent le parcours culturel de l’élève.

Comme tout professeur documentaliste, en plus de ces formations et de cette implication dans les projets transdisciplinaires et culturels de l’établissement, je veille à accompagner les élèves et répondre à leurs besoins info-documentaires, lorsque je les accueille, sur des heures où ils n’ont pas cours, et pendant les récréations et la pause méridienne. Pour certains, le C.D.I est perçu comme un lieu de refuge, un espace où ils peuvent travailler, seul ou en groupe mais aussi être écoutés.

J’essaye de proposer également un certain nombre d’activités en fonction des semaines éducatives (semaine du goût, fête de la science, Journée des droits des enfants, semaine de la presse, semaine des mathématiques, semaine du développement durable …).

Lorsque je trouve un petit peu de temps, je fais de la gestion documentaire, mais il est vrai que je passe le plus clair de mon temps avec les élèves. La veille, la communication, je la fais le soir, à la maison … Si je regarde mon EDT, je dois faire en moyenne une vingtaine d’heures de séances pédagogiques par semaine (formations et projets confondus), sans compter le temps que je passe auprès des élèves pour faire de la pédagogie différenciée. Mais honnêtement, je suis là pour ça, alors, cela ne me dérange pas ! Si j’avais un peu plus de temps pour préparer mes séances, ce serait génial !

En quoi te sens-tu utile à tes élèves ?

J’ai l’impression d’être utile au quotidien en observant l’épanouissement de mes élèves, en entendant leur satisfaction personnelle à la réussite d’un travail, lorsqu’ils te redemandent de participer à un projet que tu as mené avec eux sur toute l’année, entre autre d’incitation à la lecture, (avec des élèves non lecteurs, dys) mais également en les voyant franchir la porte du C.D.I avec un grand sourire, content de te retrouver, content de savoir que tu es là pour eux, pour les aider, ou du moins les accompagner dans leurs apprentissages.

Utilité encore plus importante lorsque ce sont des élèves non francophones qui arrivent en fin d’année à te faire un livre numérique, fiers de leur résultat ils le sont, mais nous, profs, on est surtout très satisfait des progrès énormes qu’ils ont accomplis toute l’année ! Et vraiment, avec le public avec lequel je travaille, ces satisfactions, je les aie régulièrement … et j’en redemande ! Nous en redemandons, car faire seul c’est difficile, mais en équipe, on est plus fort !

D’après toi, quelles sont les « particularités » du travail de prof doc en REP+ ?

La pédagogie de projet est le leitmotiv des équipes pédagogiques en REP+ … et … le prof doc est au cœur de cette pédagogie de projet … qu’il soit moteur ou simple acteur … Donc on est sollicité à tout moment et de toute part ! En REP+, le CDI est une ruche, un « laboratoire de recherche et d’innovations », pour reprendre l’expression d’un collègue. On expérimente, on se trompe, on apprend des uns des autres, ça butine de toute part, mais c’est ce qui fait que le CDI vit, et que le prof doc veille sur tout ça pour que les élèves apprennent et deviennent les futurs citoyens de demain !

Il faut jongler entre les formations à la culture de l’information, qui occupe une place centrale aussi pour un prof doc en REP+, en mettant l’accent sur les compétences du socle, et tous les projets pédagogiques, les partenariats extérieurs …

Le REP+ permet de dégager du temps pour faciliter la concertation des équipes, notamment pour les projets qui peuvent avoir lieu, ou la réflexion autour de thématiques préalablement définies. Le prof doc est donc au cœur de ces concertations, et se doit, à mon sens, d’y participer. Cependant, elles ont souvent lieu à des moments où le C.D.I est ouvert … et si le prof doc est seul, il ne peut fermer …

Le REP+ permet de renforcer la concertation entre le primaire et le secondaire … et dans ce cadre là, je pense que le professeur documentaliste doit avoir toute sa place … cependant il faut dégager du temps pour que cette liaison soit efficace, accompagner les projets inter-cycles, ouvrir le C.D.I aux écoles du REP+ … ce qui peut se faire avec le primaire, peut également se faire avec le lycée, et là encore, le professeur documentaliste doit être au cœur de cette liaison, mais … il faut du temps … et … assurer en même temps une ouverture du C.D.I à tous les élèves …

Le REP+ met également l’accent sur la relation avec les familles. Là à nouveau, il me semble que le prof doc peut avoir un rôle à jouer, notamment d’accompagnement des parents sur l’utilisation des ressources documentaires de l’établissement, sur l’utilisation des réseaux sociaux et l’identité numérique, l’accueil aussi sur le Centre de Documentation et d’Information pour l’implication et la valorisation des parents dans les projets de classe de leurs enfants.

Avec le REP+, on demande à chaque enseignant d’être tuteur de quelques élèves. Après m’être longuement posée la question, je pense effectivement qu’avec des élèves qui ont l’habitude de venir quotidiennement au C.D.I, on peut arriver à mettre en place un tutorat efficace. Mais là toujours, c’est un temps que l’on ne passe pas avec les autres élèves …

D’après toi, qu’est-ce qui améliorerait sensiblement tes conditions de travail ?

Entre les concertations, le tutorat, l’AP, les séances pédagogiques, les projets, les semaines thématiques, je suis continuellement sollicitée.

J’ai la chance d’avoir une aide, cette année à 80%, aide qui chaque année est sur la sellette. Pour permettre une ouverture convenable du CDI, mettre en place des formations info-documentaires répondant aux objectifs fixés par la politique documentaire de l’établissement, il faut qu’il y ait du personnel qualifié, titulaire, et cela passe, me semble-t-il, par la création de postes d’aides documentalistes.

Si je pouvais être certaine de compter sur cette aide, à temps complet, formée, avec une grille de poste, des fonctions bien définies, et qui ne serait pas à reformer chaque année par le jeu des contrats, ce serait déjà un point très positif.

Pour la formation des élèves, l’idéal serait deux postes de professeurs documentalistes par établissement REP+.

Il faudrait également que nous ayons, nous professeurs documentalistes, comme les collègues de discipline, droit à un temps de concertation, donc droit à la pondération. Pour le moment, en tout cas pour ma part, je participe à toutes les actions ciblées dans le cadre du REP+ mais … sans pondération … au détriment peut-être d’une ouverture plus importante du CDI lorsque mon aide ne travaille pas … et … le besoin d’ouverture du Centre de Documentation et d’Information en REP+ se fait aussi ressentir …

Caroline Soubic

Vie perso/vie pro – Un mariage complexe

Résultats de l’enquête « 800 000 enseignants et moi, et moi, et moi… »

Un travail très prenant

Vous nous dites, à 84%, que vous êtes satisfaits du travail accompli avec vos élèves et épanouis dans votre métier à 68%. Vos inquiétudes et mécontentements ne proviendraient donc pas forcément du cœur du métier.

Articulatvieprovieperso_2i1ion vie pro/vie perso

Vous nous dites que l’articulation vie professionnelle/vie personnelle n’est pas facile à gérer et surtout en début de carrière, pour les enseignants et personnels d’éducation de moins de 40 ans et pour les femmes en particulier.

De plus, pour 45%, votre entourage ne comprend pas forcément vos contraintes professionnelles.

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Du 1er au 2nd degré, le témoignage de Marion

Titulaire d’une licence de mathématiques, obtenue en 1998, j’ai préparé le concours de Professeur des Ecoles par le CNED puis en PE1. À l’issue de l’année de stage (PE2), j’ai été titularisée en 2000.

Après plusieurs années passées en école élémentaire, j’ai souhaité me tourner vers l’enseignement secondaire dans ma discipline d’étude initiale, les mathématiques. La préparation du concours interne était à ce moment là difficilement compatible avec ma vie professionnelle et personnelle.

Une demande de détachement m’est apparue comme une alternative intéressante, puisque je pouvais conserver temporairement mon poste dans le premier degré.  En effet dans le cas où ce nouveau métier ne me plaisait pas, je pouvais redevenir professeur du premier degré.

Une première tentative en 2013 n’a pas aboutie. En revanche ma  seconde demande a été validée l’année suivante (juin 2014) après avoir transmis à l’inspection de circonscription mon dossier de candidature comprenant :

  • un dossier administratif à compléter au printemps
  • une lettre de motivation
  • un CV

Pour ma part, je n’ai pas passé d’entretien préalable, mais certains collègues ont rencontré l’IPR.

Il m’a été demandé d’adresser à la DPE une liste de vœux géographiques, sans liste préalable de leur part. L’incertitude, quant à l’attente du lieu d’affectation (la Dordogne est le 3ème  département le plus étendu de France !) et surtout quant aux niveaux d’enseignement confiés (et donc l’impossibilité de préparer mes cours à l’avance) fut pour le moins désagréable. C’est à la fin du mois d’août que m’a été communiqué mon affectation au Collège Bertrand de Born à Périgueux.

Mon statut est assimilé à celui de stagiaire ; à ce titre j’enseigne 12 heures par semaine  à deux classes de 4ème  et une classe de 3ème (même si habituellement les stagiaires n’ont pas la charge de classe à examen).  Ravie de mon affectation je pense pouvoir dire aujourd’hui que mon intégration au collège s’est faite sans difficulté.

Ma formation prévoit par ailleurs deux jours hebdomadaires d’enseignement à Bordeaux. L’aspect logistique est de ce point de vue plus contraignant car les déplacements induisent une charge physique et financière lourde, et à ce jour (3 mois après la rentrée) l’Education Nationale n’a procédé à aucun défraiement ni même communiqué clairement sur le montant prévu pour ceux-ci.

 

Marion Cavillac
PE en détachement dans le 2nd degré
depuis la rentrée de septembre 2014

 

Une fin de carrière difficile… le témoignage de Jacqueline prof d’EPS

1/ Tu approches de ta retraite, quel regard portes-tu sur ta carrière d’enseignant d’EPS ?

Je suis heureuse d’arriver au terme d’un métier qui m’a passionné, pendant une grande partie de ma vie active. L’exercice de cette profession a répondu à mes attentes et procuré beaucoup de joie, de complicité avec les élèves durant les ¾ de ma carrière. Je n’étais alors  pas totalement soumise à des contraintes de programmes et disposais d’une certaine latitude d’action permettant des adaptations. J’ai pu alors faire passer des valeurs autres que la performance et l’évaluation en bâtissant de grands projets interdisciplinaires qui permettaient une vraie vie collective dans les établissements.

Les dernières années j’ai souffert de ce manque d’humanisme. Les programmations, pas claires, les exigences, les instructions, les contraintes administratives, les innombrables évaluations,… qui sclérosent et bloquent tous projets faute de temps : chaque instant est compté pour finir les programmes et clôturer les examens en temps et en heure. Le métier d’enseignant est de plus en plus stressant et ce manque de sérénité rejaillit sur les élèves alors qu’il faudrait les apaiser

 

2/ En EPS, as-tu rencontré des difficultés pour animer tes cours en cette fin de carrière ?

Oui, la fin de carrière a été très difficile tant physiquement que moralement et me laisse un goût amer.

Physiquement, car après de multiples accidents, et opérations qui se sont soldés par un statut de travailleur handicapé, je n’ai eu aucune aide si ce n’est l’attribution d’un temps partiel (pas de poste adapté), qui s’est traduit par l’aggravation de mon état de santé et qui m’a pénalisé sur le salaire pour ma retraite (double peine).

Moralement, car ayant vécu un début de carrière où la solidarité, l’esprit d’équipe, le respect prédominaient, je n’ai pas supporté l’individualisme grandissant de la génération des jeunes collègues. Ce qui n’est pas entièrement de leur faute car ils n’ont pas connu les années promo STAPS et CREPS qui nous soudaient en créant des liens forts de solidarité. Nous sommes également touchés par le contexte de rentabilité, de course « au fric », à l’arrivisme, à la concurrence qui engendrent des relations difficiles. Sans omettre le manque de formation pédagogique qui a transformé les PEPS en « ingénieurs des activités physiques ».

Les élèves, voire les parents qui n’ont plus de respect pour l’enseignant et qui contournent sans cesse les consignes de vie en collectivité, de sécurité, devenant des « consommateurs » exigeants et procéduriers.

 

3/Que regrettes-tu de ta carrière ?

-Cette formation disparue qui nous soudait et faisait d’un corps une vraie famille de pédagogues.

-Le manque de considération et de moyens pour faire appliquer la discipline.

-Les programmes trop sclérosants, qui ne donnent pas le temps de travailler sur des valeurs autres que « la performance à l’évaluation »,

-la note qui n’est plus libre puisque souvent modifiée lors des commissions d’harmonisation et qui n’accorde pas assez d’importance à l’effort, au travail, à l’investissement et aux progrès de l’élève.

-Les projets de moins en moins possibles (vu la lourdeur des programmes) qui permettaient de souder les équipes éducatives et les rendaient plus crédibles et plus fortes vis-à-vis des élèves, mais aussi des parents.

-Le manque de protection et de soutien de notre hiérarchie en cas de difficultés avec les élèves ou les parents, et ceux-ci savent trouver les failles

le fait de n’avoir pas pu intégrer le corps des certifiés qui aurait été la véritable reconnaissance de notre statut d’enseignant.

 

4/Peux-tu citer 2 exemples marquants de ta carrière ?

-les voyages organisés au Maroc avec des élèves de 5ème, qui pour beaucoup ne connaissaient que leur environnement proche, qui ont permis de découvrir une civilisation différente, des enfants plus démunis qu’eux mais qui avaient la soif d’apprendre pour sortir de leurs conditions précaires. L’innovation que nous leur avons apportée avec nos pratiques en EPS, notamment en ce qui concerne les filles.

– des spectacles organisés par l’EPS durant plus de 20 ans (pour alimenter les caisses de l’AS), comédie musicales écrites pas les élèves en français, des spectacles à thèmes, travaillés en EPS durant toute l’année pendant et en dehors de cours d’EPS, avec le concours les profs d’art plastique, techno, éducation musicale etc…. pour les décors et organisation. Ce genre de projet ne s’est plus fait en raison des nouveaux programmes « bouffeur » de temps (dans toutes les disciplines). Cela  m’a permis notamment de garder contact avec des élèves qui gardent des souvenirs impérissables de ces moments qui ont créé une dynamique, un esprit de travail collectif, permis l’imagination, la  création, l’intégration de tous, et soudé ces élèves qui, après avoir fondé leurs  familles, continuent de  rester en contact entre eux, sont heureux de se souvenir de ces années collèges et fiers de montrer à leur descendance ce qu’ils ont réalisé grâce aux vidéos réalisées..

 Jacqueline Vacherat

 

Témoignage de Stéphanie, AESH dans l’académie de DIJON

Depuis combien de temps exerces-tu ce métier ?

Je suis AESH depuis 7 ans, j’entame ma 8ème année. Mais avant cela j’ai été E.V.S à fonction d’AVS pendant 1 année en maternelle. C’est comme cela que j’ai découvert ce métier que j’ai tout de suite adoré. Aider, partager soutenir, écouter, patienter, échanger etc…
J’ai fait tous les niveaux de la maternelle à la 3ème en en passant par l’ULIS et la SEGPA.
J’ai débuté avec un contrat à 50%, puis à 60% pour finir à 70%. L’année dernière j’étais à 80% et cette année je suis repassée à 70% lors de mon CDI.

Ce métier te plait-il ? Pourquoi ?

Tout n’a pas toujours été rose. Certaines années sont plus difficiles que d’autres. Je me souviens d’une année particulièrement douloureuse moralement et physiquement pour moi. Je suivais un élève ayant des troubles du comportement (surtout ne pas dire violences verbales et physiques….) c’était un élève violent avec tout le monde. J’ai tenu quelques mois mais j’ai finalement « supplié » qu’on me change d’établissement. De plus je ne me sentais pas vraiment soutenue par ma hiérarchie… Cette année là, j’ai changé plusieurs fois d’établissements, entre le départ d’un autre élève, un enseignant qui ne voulait pas changer son emploi du temps afin que ma présence serve à quelque chose (je suivais également un autre élève dans un autre établissement), ce fut une année chaotique.

Mais il y a également des superbes années, on est fière que nos élèves se battent et réussissent ! Sans compter les remerciements et le soutien des parents qui nous font chaud au cœur,

Souhaites-tu continuer à faire ce métier ?

Aujourd’hui je suis en CDI et j’espère pouvoir continuer encore un moment.

Mon seul regret est notre salaire. Jusqu’à l’année dernière, nous n’étions pas payées en septembre, un acompte était versé début octobre puis régularisé fin octobre. Lorsque vous n’avez que ce seul salaire pour une famille, cela nous met pas mal dans l’embarras au niveau des banques…. Cette année, j’ai eu mon salaire fin septembre mais sur la fiche de paie, il y a plein d’erreurs. Le combat n’est pas fini !

Témoignage de Lise, AESH dans l’Académie de Lille

Depuis combien de temps exerces-tu ce métier d’accompagnant handicap ?
Je commence ma 8ème année dans un collège.

Comment es-tu arrivée dans ce métier ?
J’ai un BTS Assistante de direction. J’étais secrétaire dans une école maternelle, en contrat CAE. Comme j’avais du temps libre et que le contact avec les enfants était bon, la directrice m’a proposé de m’occuper de la bibliothèque, d’animer un atelier de conscience phonologique. J’encadrais aussi des groupes d’élèves en motricité et lors de jeux à règles. C’est comme ça que l’idée m’est venue de devenir AVS. J’ai postulé, et j’ai eu la chance qu’une AVS démissionne : il fallait la remplacer rapidement. Je me suis retrouvée au collège.

Ce métier te plait-il ? Pourquoi ?
J’aime beaucoup ce métier car auprès des élèves, je me sens utile. J’ai eu l’occasion de travailler avec des dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques… avec des élèves ayant un syndrome autistique ou des troubles de l’attention… Chacun m’a appris quelque chose. J’essaie toujours de me documenter sur les « DYS », pour mieux comprendre et aider. J’ai eu l’occasion de faire un stage « Apprendre à apprendre », des formations internes dyslexie et dyspraxie. Il y a toujours des choses intéressantes à apprendre auprès des ergothérapeutes, éducateurs spécialisés. C’est un métier très enrichissant !

Te sens-tu intégrée à l’équipe éducative ?
J’ai eu l’occasion de m’occuper de « l’accompagnement anglais » pour des élèves de 5ème et 3ème (j’adore), je suis allée deux fois en séjour en Espagne (5 jours), une fois en Angleterre (5 jours), et participé à de nombreuses sorties scolaires d’une journée (Allemagne, Paris, Angleterre…). Je fais aussi partie depuis trois ans de la comédie musicale du collège. Je pense être intégrée à l’équipe éducative et jamais on ne m’a fait ressentir que j’étais « inférieure » aux profs, bien au contraire. On me demande mon avis, c’est valorisant.

Souhaites-tu continuer à exercer ce métier ?
Je veux continuer, bien sûr ! Il faut dire que je voulais être professeur d’anglais, mais à cause d’une erreur de jeunesse je n’ai pas continué mes études. Là, je suis dans mon élément, dans le domaine de l’éducation. Je savais, quand j’ai commencé, que je ne pourrais pas faire plus de six ans, mais je n’ai pas voulu quitter cet emploi, malgré la précarité… Je voulais faire, au moins six ans dans ma vie, un travail que j’aime vraiment. Aller jusqu’au bout. À la fin de mes 6 ans, on m’a proposé de continuer un an, puis de signer un CDI. Je suis très contente de l’avoir ce CDI, même  si j’aurais préféré être titularisée et même si les conditions ne sont pas idéales. J’espère que les choses vont évoluer, que le travail des AESH sera mieux reconnu.

Pour toi, quel est le combat principal que le SE-Unsa doit mener pour défendre les AESH ?
Le salaire ! Il n’est pas normal de devoir autant se serrer la ceinture ! Notre rôle est important, mais pas reconnu. Je fais 30h45/semaine, mais je suis payée 27h/semaine au SMIC. Je vis seule avec mes deux enfants. Jamais de vacances, pas de ciné, pas de resto… ou très rarement. Quand ma voiture, qui est loin d’être neuve tombe en panne, j’ai du mal à payer les réparations. Quand elle sera fichue, je ne pourrai pas en racheter une. Pourtant, je travaille, c’est injuste. Et il y a pire… j’ai encore la chance de ne pas faire encore moins d’heures, comme beaucoup. Pour vivre décemment, il faudrait être mieux payé. Je n’ose pas imaginer la retraite…

Lise, AESH dans l’académie de Lille

EPS et classe sans note, le témoignage de Valérie

Tu as testé une classe sans note l’an dernier, quel est ton bilan ?

Premier point positif : Titulaire dans cet établissement depuis 10 ans, cette expérimentation m’a amené à réfléchir sur mes pratiques pédagogiques et à « casser » la routine dans laquelle nous avons tous tendance à tomber. Nous sommes 2 collègues d’EPS engagés dans ce dispositif et nous nous sommes rencontrés plusieurs fois durant l’été afin de repenser nos grilles d’évaluation.

Deuxième point positif : Du temps a été dégagé pour mettre en place une heure de concertation et d’échanges pour l’équipe ( mardi de 13h à 14h ). Ces échanges ont été riches et constructifs, parfois parsemés de désaccords. Tout d’abord sur « qu’est-ce-qu’on évalue ? » mais aussi tout bêtement sur la conception du bulletin : bulletin disciplinaire ou totalement transversal c’est à dire uniquement par compétences ? Les collègues ont souvent fait appel à « l’expertise » des profs EPS. Nous avons réussi à trouver un consensus en évaluant des compétences mais en mettant des appréciations par discipline.

Ces moments d’échange nous ont aussi permis de cerner plus vite les difficultés des élèves et d’être plus attentifs à leur progrès. Un gros problème subsiste pour la remédiation en revanche. Pas mal de collègues se sont sentit démunis. C’est pour cela que lors de ces réunions, des collègues du primaire sont venus afin de nous expliquer leur façon de travailler et d’évaluer.

Nous avons choisi d’évaluer en termes d’ « acquis expert » pour motiver les bons élèves, « acquis », « presque acquis » , « en cours d’acquisition », « non acquis » que nous avons transformés en couleur ( vert, jaune, orange, rouge).

L’EPS est vraiment la discipline qui se prête à ce genre d’évaluation.

En EPS, depuis longtemps nous évaluons des compétences et les notes ne me semblaient pas adaptées à ce type d’évaluation. On fait une moyenne entre des haricots, des cailloux et des fleurs. C’est-à-dire des choses qui n’ont aucun rapport entre elles. Avec ce système, tout est plus clair et surtout plus formatif.

Le bilan est mitigé :

Au niveau des apprentissages des élèves , il n’y a pas beaucoup de différence  car en EPS on était déjà sur de la pédagogie différenciée même si on évaluait avec des notes. Ce qui est sûr, c’est que les élèves situent mieux ce qu’il leur reste à apprendre et comprennent mieux ce que l’on attend d’eux.

Par contre, même en EPS où les élèves viennent généralement avec plaisir, j’ai senti un changement d’attitude des élèves qui ne sont plus dans une course à la note , une compétition entre eux. Qui a la meilleure note ? Ce stress évacué, les élèves sont plus disponibles au niveau de l’écoute et de ce qu’on attend d’eux.

Valérie

« Prof d’appui » en RAR, témoignage

Quel a été ton parcours avant de devenir prof d’appui ? 

J’ai commencé par des fonctions hors la classe : pendant mes études, j’ai aidé au secrétariat du baccalauréat, ensuite j’ai été aide éducatrice dans un collège ZEP puis assistante d’éducation en lycée.
Comme professeur, je me suis rapidement investie dans différentes missions : membre du CA, voyages scolaires, coordination d’équipe, tutorat de stagiaires.

Comment as-tu découvert la fonction ? Comment l’es-tu devenue ?

Mon collège est passé RAR (réseau ambition réussite) l’année où je suis arrivée, j’ai donc découvert la fonction à ses débuts.
Trois ans plus tard, le chef d’établissement m’a proposé de postuler pour cette mission (ce n’est pas un poste) quand l’équipe a été renouvelée.
J’ai été recrutée sur CV et lettre de motivation après un entretien avec deux pilotes du réseau (chef d’établissement et IA IPR).

En quoi consiste ta fonction ? Quels est ta fonction par rapport aux autres professeurs ?

Mes missions sont définies chaque année par une lettre de mission. Je suis chargée du suivi des élèves en difficulté sur un niveau (préfet des études), de deux partenariats, de la conception et de l’évaluation de l’accompagnement personnalisé en 5e, du recrutement et de la gestion du travail de l’équipe des assistants pédagogiques, de l’organisation de l’accompagnement éducatif.
Je suis chargée de faire vivre la maison des savoirs hébergée sur le site du collège , je participe à l’école ouverte et à la vie du réseau (préparation des réunions du comité exécutif et des stages inter degrés avec les autres professeurs d’appui).
J’ai également la charge d’une classe dont je suis professeur principal.
Par rapport aux autres professeurs, mon rôle est de proposer et de faciliter le déroulement des activités.

Changement de vision sur la fonction ? Enrichissement par rapport à une pratique classique ?

Cette mission n’a pas beaucoup changé mon regard sur la fonction de professeur cependant la vision transversale qu’offre les missions de professeur d’appui permet une prise de recul par rapport aux exigences de chacun et de relativiser ainsi les difficultés rencontrées.

La fonction de préfet est en effet enrichissante et m’a permis de mieux me former sur la conduite d’entretiens individuel ou en groupe ainsi que la nécessité d’une prise en charge global de l’élève (et de l’enfant).
J’apprécie le changement d’angle régulier : conduire une réunion ou y participer, enseigner ou conseiller sur la gestion d’un élève ou d’un groupe, organiser une activité ou devoir m’inclure dans le projet de quelqu’un d’autre.

 

Marianne Loubier Logeais

Témoignage de Loréna, AESH

Depuis combien de temps exerces-tu ce métier d’accompagnant handicap ?

Je travaille toujours avec mon élève et même si cela fait plus de 5 ans, j’apprends toujours autant sur son handicap et l’évolution de celui-ci.

Cela fera 6 ans le 25 janvier, j’attends maintenant des nouvelles pour obtenir un CDI !!

Comment es-tu arrivée dans ce métier ?

Une amie institutrice m’a parlé de ce métier, j’ai envoyé ma candidature au rectorat de Rouen, passé un entretien devant 6/8 personnes. J’avais un peu  d’expérience auprès d’un public épileptique, trisomique, d’intégration sociale, et j’ai été aide éducatrice. Tout cela m’a permis d’être embauchée.

Ce métier te plait-il ? Pourquoi ?

Oh que ce métier me plait…. Métier d’aide, de soutien, d’écoute, de patience, de communication, d’échange… Il faut être capable de s’adapter à des personnalités différentes et aux multiples façons de travailler.

Raconte moi deux faits marquants de ton activité professionnelle

Deux faits marquants !! Euh ….ce qui me marque, c’est que j’ai toujours été bien acceptée par les différents collègues et que notre rôle est pris au sérieux et reconnu par les enseignants.

Souhaites-tu continuer à exercer ce métier ?

Oui !  J’espère continuer encore quelques années, et avoir un CDI, puis ensuite, peut être que d’autres portes nous serons ouvertes dans l’Éducation Nationale ?!!

Pour toi, quel est le combat principal que le SE-Unsa doit mener pour défendre les AESH ?

Le salaire : ce n’est pas normal que l’on nous dise « ce mois-ci, vous n’aurez pas votre salaire en entier ».

Ou encore, avoir des infos sur notre métier, comment le faire, quoi faire ?  Je me suis auto formée à l’aide de livres et d’ internet, de rencontres avec des pros pour pouvoir comprendre l’handicap de l’enfant que j’accompagne depuis 5 ans maintenant.

J’ai dû attendre une réunion du SE-unsa l’année dernière, donc Au bout de plus de 5 ans de contrat, pour apprendre certaines choses sur nos contrats ou nos droits.

 Loréna, AESH dans l’académie de Rouen

Professeur d’EPS en lycée pro, le témoignage de Thierry

1°) Tu es enseignant d’EPS en lycée professionnel, quel regard portes-tu sur ton métier ?

Pour moi c’est toujours le plus beau métier du monde ! Même s’il  est toujours en évolution, la chance de transmettre des savoirs à nos élèves, les voir évoluer, grandir , progresser… est quelque chose de vivifiant pour l’enseignant d’EPS que je suis. Réaliser des projets grâce à l’association sportive également. En revanche, le métier me prend toujours autant de temps. Les conditions d’exercice ne sont pas toujours assez bonnes pour faire du bon travail

 

2°) Est-ce que l’enseignement de l’EPS en lycée professionnel te parait être spécifique par rapport au collège ou au lycée général ?

Tout à fait, car nous accueillons une population d’élèves bien différente des lycées généraux : ils se dirigent vers la vie active et sont là pour apprendre un métier

On aborde les activités de façon différente, on est vraiment dans l’action

 

3°) Peux-tu citer des faits marquants dans ta carrière ?

Oui, la grève des élèves de l’établissement pour défendre la pratique de l’Association sportive m’a particulièrement marquée. De 8 h du matin à 18 heures le soir , les élèves ont fermé l’établissement et sont passés dans les médias. Leur action a permis de rétablir l’AS, pratiquée par les 2/3 des élèves.

Je pense aussi à la participation de 24 élèves de l’établissement au semi marathon de Barcelone : un exploit pour tous ces élèves qui au départ n’aimaient absolument pas courir !

 

4°) Quelles sont tes attentes en tant que professeur d’EPS en lycée professionnel ?

Que l’on ait le même statut que nos autres collègues ! Pour l’instant nous effectuons 17h + 3h ( 3heures de forfait AS qui sur le terrain vont bien au delà de cette quotité horaire ) contre 18 h tout compris, c’est injuste.

 Thierry

 

 

 

J’étais PE, je suis devenue prof de mathématiques

« J’étais PE, je suis devenue prof de mathématiques au collège Jean Moulin » Perpignan (66)

Depuis combien de temps étiez-vous PE et quel type de postes aviez-vous occupé ?

J’étais professeur des écoles depuis septembre 2001.  J’ai occupé des postes de remplacement avant d’être adjointe en école élémentaire. J’ai ensuite été directrice de deux écoles dans l’Aude, puis à nouveau adjointe élémentaire dans les Pyrénées  Orientales. J’étais enseignante en maternelle avant de songer à une mobilité professionnelle.

Quelles dispositions réglementaires avez-vous utilisé pour votre projet de mobilité professionnelle ?

J’ai utilisé la voie du détachement pendant 1 an, avant de demander l’intégration définitive dans le corps des certifiés.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre projet ?

Cette voie de détachement est peu connue. Au départ, il a été un peu difficile de trouver des informations mais ensuite le détachement s’est fait plutôt rapidement. Au niveau administratif, j’ai rencontré quelques problèmes relatifs au salaire et à un passage d’échelon mais ils se sont résolus en quelques mois. Je n’ai rencontré aucun problème concernant mon affectation.

Quelles aides avez-vous trouvées dans la réalisation de ce projet ?

Un ami à moi avait déjà réalisé ce projet et il m’a orienté. Les délégués du SE-Unsa (tant du 1er que du 2nd degré) m’ont accompagnée dans cette demande mais aussi lors des commissions d’affectations. Les modalités d’affectation sont complètement différentes dans les deux corps.
Êtes-vous satisfaite d’avoir réalisé ce projet ?

Oui, totalement. L’année de stage se révèle un peu difficile car ma formation se rajoute à un service déjà complet mais je suis ravie d’avoir pu donner un nouveau tournant à ma carrière professionnelle.

Axelle Soto

Crédit photo : MyScienceWork

CPE et secouriste, un axe original de l’éducation à la citoyenneté

Pascale, CPE en collège, s’est donnée les moyens de se former au secourisme dans la 2ème partie de sa carrière.  Son but ? faire bénéficier de ses compétences un maximum d’élèves et d’adultes de son établissement.  Un axe original  de l’éducation à la citoyenneté !

1) Qu’est ce qui est à l’origine de ton désir de développer des compétences en tant que formatrice dans le domaine du secourisme ?

Il y a maintenant 6 ans , je me suis lancée dans cette aventure. Suite à un article sur le nombre de décès dus à des accidents domestiques, l’idée m’est venue de suivre cette formation . En effet, aujourd’hui, en France, des dizaines de milliers de personnes sont victimes d’accident de la vie quotidienne, de la route, d’incendies ou de risques majeurs. Mon intérêt personnel pour cette formation s’est ensuite transformé en intérêt professionnel  car au sein de mon établissement , 2ème collège de notre académie aucun adulte ne possédait ce monitorat et trop peu le PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1).

Si chaque individu savait alerter le service de secours adapté et effectuer les premiers gestes indispensables, le nombre de personnes décédées serait considérablement réduit .

Je tiens à ajouter que nous sommes trop peu d’adultes formés. Cette lourde formation de minimum de 50 heures a dissuadé plusieurs candidats.

2) Quels sont les liens que tu vois entre cet engagement et le métier de CPE ?

Notre métier est un engagement quotidien ,un métier de partage. Notre mission éducative est d’accompagner tous ces jeunes tout au long de leur scolarité .Les relations et contacts collectifs avec des élèves les dirigeront vers la responsabilisation. Apprendre à porter secours, à protéger autrui les conduiront à respecter au quotidien les consignes de sécurité. Participer à la transmission d’un nouveau savoir et savoir-être est un challenge passionnant. Leur apprendre les techniques de secours et les conduites à tenir, avoir un autre contact avec les élèves est un défi à relever et je l’ai fait.

Cette formation se construit à partir de situations d’apprentissage qui s’ancrent dans les programmes, s’exercent dans la vie scolaire et prennent pleinement sens dans la vie quotidienne des élèves. C’est ainsi, que toutes les personnes intervenantes pourront contribuer efficacement à ce que les élèves adoptent progressivement des comportements de citoyens responsables.

N’est-ce pas le métier de CPE ? Aller plus loin, rechercher l’inconnu…

Très peu de CPE dans l’académie sont formés. Combien ont le PSC1 ? Il serait intéressant de connaître le nombre au niveau national.

3) En quoi cette mission s’inscrit-elle dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté ? du socle commun ?

Dans le cadre du CESC, les textes officiels prônent une sensibilisation à la prévention des risques, marquent l’importance accordée à l’acquisition par les élèves, de savoirs et de comportements nécessaires pour prévenir une situation de danger, se protéger et porter secours.

En ce qui concerne les compétences du socle, l’Éducation à la responsabilité doit permettre aux élèves, futurs citoyens ou citoyens, de développer des analyses lucides, des attitudes prudentes et des démarches solidaires . 

4) Quels sont les compétences visées dans l’exercice de cette activité ?

  • Assurer la sécurité, avoir une connaissance des risques majeurs, des mesures de prévention, de protection.

  • Transmettre les informations aux services de secours adaptés

  • Savoir pratiquer les gestes de premiers secours

  • Développer les compétences civiques et solidaires, avoir le sens de la responsabilité individuelle et collective à partir de situations concrètes et intelligibles.

Les contenus disciplinaires offrent un point d’ancrage pour conduire une éducation à la santé et à la citoyenneté.

– Avoir une connaissance de son bassin d’habitation

5) Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre ?

  • 7 heures pour 10 élèves seule, c’est très difficile à tenir surtout avec un seul jeu de mannequins

  • Matériel : bien travailler avec les services intendance, c’est indispensable pour avoir le bon matériel qui est onéreux. Certains établissements mutualisent mais c’est très compliqué pour la réservation et l’entretien.

  • Les partenaires extérieurs à l’Éducation Nationale (SDIS, Sécurité Civile, Croix Rouge…) sont des organismes à prestations facturées, impossible pour beaucoup d’établissements de petite taille.

  • L’Éducation Nationale forme chaque année de nombreux moniteurs mais en ce qui me concerne, je suis toujours seule et c’est parfois compliqué de gérer la formation que j’aime avec mon emploi du temps de CPE que j’aime également.

6) Quelles différences majeures vois-tu entre une formation adressée aux élèves et une adressée aux adultes ?

Pour l’instant, je n’ai pas formé d’adultes. Ceci est prévu pour 2015.

Les adultes se rapprocheront certainement plus de leur vécu et leur intérêt sera différent.

Parfois, les élèves ont du mal à effectuer les cas concrets (ce qui permet la validation de la formation)

Cela sera plus simple avec les adultes qui imagineront le scénario plus sérieusement.

Cette formation doit se faire sur la base du volontariat.

7) Y a-t-il des nouveautés envisagées en 2015 ? De nouveaux partenaires sont-ils amenés à se mobiliser autour de cet objectif ?

Chaque année , une journée de recyclage est obligatoire pour garder le monitorat et c’est à cette occasion que nous évoquons les nouveautés.

Le contenu et l’aspect pédagogique ont été modifiés en 2012 . La durée est toujours de 7 heures par groupe de 10 élèves pour un moniteur.

Pascale DROUHIN

Crédit photo : Service photo, photothèque